© AP Mardi 12 avril à 20.55 Inondations : une menace planétaire Lire page 18 Documentaire Vivre avec l’eau Les métropoles côtières sont menacées à court terme par des inondations, comme le montre un documentaire alarmant. Le Néerlandais Henk Ovink, chargé d’exporter l’expertise de son pays en matière de gestion des eaux * , y propose des solutions. Prise de conscience “Mon objectif est de permettre aux responsables politiques et aux sociétés en général de prendre mieux conscience de l’importance de la gestion de l’eau, et ce, au niveau mondial. Il s’agit de l’un des plus grands défis que nous ayons à relever aujourd’hui. Ici, on en a trop, là pas assez, ailleurs encore, elle est polluée. Quant aux désastres naturels liés à l’eau, ils seront de plus en plus violents et fréquents en raison du changement climatique. Il faut faire davantage d’efforts pour la recherche, pour de meilleurs projets, lancer des campagnes d’information, donner des conférences, mais aussi proposer des activités tournées vers les enfants, les étudiants, avec un outil comme l’Atlas mondial de l’eau, que nous avons créé.” Interdépendance “Une autre de mes missions consiste à mettre en œuvre des projets de transformation des villes et des littoraux menacés, puis à les promouvoir afin qu’ils servent d’exemples, et à concevoir les moyens de les adapter aux contextes locaux. C’est ce que nous avons fait à New York avec le programme ‘Rebuild by design’ [la reconstruction de quartiers dévastés par l’ouragan Sandy en 2012, Ndlr]. La spécificité de la méthode néerlandaise réside dans son approche systémique. À New York, nous avons 6 N° 15 – semaine du 9 au 15 avril 2016 – ARTE Magazine initié un processus collaboratif liant des experts du monde entier à des talents régionaux, au sein d’une super-coalition rassemblant aussi bien des institutions que des acteurs locaux, pour mieux appréhender la complexité et l’interdépendance de cette question de l’eau.” Construire avec la nature “Chaque ville est différente, il n’y a pas de solution unique. La nature est cependant une source d’inspiration capitale : il faut résoudre les problèmes en tenant compte de l’environnement, comme nous l’avons fait avec le programme ‘Room for the river’ aux Pays-Bas où, plutôt que de surélever les digues, nous avons donné plus d’espace à l’eau, ce qui a permis davantage de flexibilité dans sa gestion. Nous avons aussi créé un système de dunes qui exerce la même fonction protectrice du littoral que la mangrove. Tandis qu’au Viêtnam, dans le delta du Mékong, nous restaurons des mangroves existantes. Le principe est le même, mais le projet différent. Il faut tenir compte des spécificités locales, mais la nature est la base à partir de laquelle on peut créer des systèmes adaptés et résilients.” Propos recueillis par Marie Gérard * Avec le titre officiel d’“envoyé spécial pour les affaires internationales liées à l’eau” |