DR. IIPHILIP En 2005, le chercheur américain David Hanson court les conférences pour présenter Phil, copie robotique de l’illustre auteur de science-fiction Philip K. Dick. Mais entre deux aéroports, la tête de l’humanoïde se volatilise pour ne plus réapparaître. «Grands fans de l’écrivain», dont ils ont dévoré les ouvrages et scruté toutes les adaptations, le producteur Antoine Cayrol et le réalisateur Pierre Zandrowicz ont fait de cet épisode le point de départ de la fiction I, Philip. «L’idée de la réalité virtuelle s’est rapidement imposée : il nous semblait que l’empathie serait plus forte si nous pouvions être à la place de ce robot qui commence à se croire humain», explique le premier. Protagoniste du court métrage, le spectateur muni d’un casque de réalité virtuelle est ainsi catapulté dans un laboratoire de recherche, une gigantesque salle de réunion, une chambre d’hôpital ou une plage baignée de soleil. Un simple mouvement de tête suffit à embrasser du regard ces différents environnements et les personnages qui y évoluent : un journaliste assis à votre droite, des infirmières qui s’agitent au second plan, cette femme rayonnante qui s’approche doucement pour prendre une photo à vos côtés. WEBFICTION LES ANDROÏDES RÊVENT-ILS D’AMOURS ÉLECTRIQUES ? Le pôle web d’ARTE propose I, Philip, première fiction française en réalité virtuelle. Une vision à 360 degrés et en 3D pour une immersion troublante dans l’univers de Philip K. Dick. «Le principal challenge consistait à privilégier les points fixes afin d’éviter de donner la nausée au public», précise le producteur. Si le spectateur n’a pas de prise sur la progression du scénario, cette technologie offre une immersion d’autant plus saisissante qu’elle fait écho aux réflexions sur les frontières du réel développées par l’écrivain. MISE EN ABYME Alors que le robot, auquel on a implanté la mémoire du romancier, est submergé par les souvenirs d’une ancienne histoire d’amour et se revendique comme le véritable Philip K. Dick, le spectateur expérimente lui-même le trouble d’un rapport brouillé entre réalité et virtualité. Pour Antoine Cayrol, «la réalité virtuelle va permettre de faire des films différemment, qui parviennent à leurrer le cerveau en nous donnant l’impression d’avoir participé aux événements». Les casques de réalité virtuelle n’en étant qu’à leurs débuts, la fiction a également été pensée pour la 2D. En déplaçant leur smartphone ou leur tablette, les utilisateurs de l’application interactive ARTE360 (voir ci-contre) pourront eux aussi bénéficier d’une vision à 360 degrés. Manon Dampierre 6 N°9 – Semaine du 27 février au 4 mars 2016 – ARTE Magazine arteb cREC>rivE I, Philip Court métrage de Pierre Zandrowicz (France, 2016, 14mn) Coauteurs : Pierre Zandrowicz, Rémi Giordano Coproduction : ARTE France, Okio Studio, Saint George En ligne le 22 février sur arte.tv/iphilip La nouvelle application gratuite ARTE360 (pour Android et iOs) vous fait vivre concerts, courts métrages et documentaires en immersion totale. Après +/- 5 mètres, Polar sea 360 °, Exploring mont Blanc et I, Philip, elle permettra prochainement de regarder d’autres productions, dont de spectaculaires séquences documentaires associées au prochain film de Luc Jacquet, avec Laurent Ballesta, sur une expédition en Antarctique. |