Víðir Sigurðsson série Crise et crimes en Islande Un flic au bord du gouffre enquête sur le meurtre d’un banquier véreux après le krach boursier… Première série islandaise diffusée par ARTE, Meurtre au pied du volcan plonge avec brio en lave profonde. Après la Suède, la Norvège et le Danemark, et avant la Finlande (Au cœur de l’hiver, à l’antenne en février 2016), ARTE s’aventure sur une autre terre scandinave : l’Islande, ses terres volcaniques, son (et ses) esprit(s) insulaire(s), sa créativité bouillonnante pour quelque 330 000 habitants et sa propension aux extrêmes, y compris dans la sphère économique. En témoigne le krach boursier foudroyant qu’a connu le pays en octobre 2008… L’île mystérieuse, patrie de Björk, s’est aussi illustrée ces dernières décennies en produisant nombre de brillants polars littéraires, à travers les chefs de file Arnaldur Indriðason, Árni Þórarinsson et Jón Hallur Stefánsson, lesquels dressent un portrait en clair-obscur d’une société fragilisée, rongée par l’alcool et la drogue. C’est cette veine, d’une sombre mélancolie, qui innerve Meurtre au pied du volcan. Dans la tradition des fictions venues du Nord, la minisérie met en scène les enquêtes du détective Helgi Rúnarsson, flic instinctif autant que père tourmenté et inconsolable. Terres enclavées Incarné tout en finesse par Björn Hlynur Haraldsson, acteur star dans son pays, le détective 4 N°2 – semaine du 9 au 15 janvier 2016 – ARTE Magazine Jeudi 14 janvier à 20.55 Meurtre au pied du volcan Lire pages 18-19 de Reykjavik doit composer avec Gréta, jeune inspectrice novice qui n’a pas froid aux yeux. Un duo ombre/lumière, dont l’approche diverge face au crime maquillé en suicide d’un banquier véreux ayant réchappé à la ruine après la crise. Le binôme va arpenter Snæfellsnes, au nord-ouest de l’île, sous un pâle soleil. D’une beauté rude à couper le souffle, cette péninsule lunaire étend ses champs de lave comme autant de champs de mines. Car en ces terres enclavées, refuge perdu des laissés-pour-compte, les rancœurs sédimentent et l’éruption de la violence se reproduit depuis des lustres. Selon une légende islandaise, un serial killer y aurait sévi au XVI e siècle. Sur un rythme haletant, servie par un impeccable casting et une bande originale faisant la part belle à la musique insulaire, la série, récompensée en sa patrie par un Edda Award, chronique, au fil de ses quatre épisodes, le quotidien de cette communauté recluse et éprouvée du bout du monde. Une balade islandaise d’une séduisante noirceur. Sylvie Dauvillier |