%NO Mardi 24 novembre à 22.40 Nos chers PAradis Lire pages 4-5 et 19 sorte. INF@ Lacs, rivières, forêts, plages, glaciers… : l’Europe regorge de beautés naturelles. Avant la COP21, 800 anonymes ont partagé l’amour qu’ils leur portent et leur crainte de les voir disparaître pour le documentaire participatif Nos chers paradis. Documentaire Bonheurs en sursis Lancé à l’initiative de l’équipe web d’ARTE, le projet bimédia Opération climat a rassemblé, entre mai et août 2015, plus de huit cents contributions de citoyens européens, originaires de quarante-neuf pays, de l’Atlantique à l’Oural, des rives de la Méditerranée aux fjords du Grand Nord. «En Europe, au sens large, nous formons une communauté de destins, culturelle et environnementale. Nous avons tous tissé des liens émotionnels intimes et forts avec la nature qui nous entoure, relève Blandine Grosjean, coréalisatrice du documentaire participatif Nos chers paradis. En contrepoint de l’expertise scientifique et des enjeux pour l’avenir que va soulever la cop21, donner la parole aux citoyens permet d’aborder d’une manière différente la palette des problématiques engendrées par le dérèglement climatique.» Une nature fragile Des Européens de tous âges (10 ans pour le plus jeune, 100 pour le doyen, un Chypriote qui évoque la sécheresse croissante sur son île) ont envoyé leurs vidéos, dont le film réunit une sélection emblématique. Ils vivent dans une métropole ou un coin de campagne en Serbie, en Lettonie, en 6 N°48 – semaine du 21 au 27 novembre 2015 – ARTE Magazine Norvège, en Espagne ou en Azerbaïdjan. Dès qu’ils le peuvent, ils s’échappent pour admirer un paysage aimé, se ressourcer au milieu d’arbres familiers, écouter le bruissement d’un ruisseau, guetter un lézard entre les rocailles ou un renard dans les sous-bois. Leur petit coin de nature idyllique, ces anonymes l’ont parfois découvert en famille, quand ils étaient enfants. Ils y sont attachés et ne veulent pas le voir disparaître. Ils l’ont trouvé au bord de la Rà ut, une rivière de Moldavie, ou de la Caspienne, toutes deux promises à l’assèchement ; au pied des glaciers alpins, dont la fonte engloutira peut-être le lac d’Annecy ; près de Chapel Porth, au sommet des fières falaises galloises, qui s’affalent dans la mer sous le poids des tempêtes. Tressant avec poésie, créativité formelle ou humour leur ode à leur bout de verdure préféré, certains délivrent des messages qui interpellent, comme le Géorgien Kirill Chatirov : «J’espère de tout mon cœur que lorsque nos descendants iront à Chatili, ils le trouveront aussi beau et magique que je le vois et que notre civilisation matérialiste, qui cherche à tirer profit de tout pour de l’argent, ne touchera jamais à cet endroit.» Christine Guillemeau Eléphant & Cie |