Nemo Perier Stefanovitch en couverture De l’écrit à l’écran C’est un peu par hasard qu’ils se sont croisés, dans Les heures souterraines. Ses romans à elle sont sensibles et efficaces. Sa filmographie à lui, éclectique et singulière. Du livre au film, Delphine de Vigan et Philippe Harel poursuivent la conversation. 6 N°45 – semaine du 31 octobre au 6 novembre 2015 – ARTE Magazine Delphine de Vigan et Philippe Harel Comment est née cette adaptation ? Philippe Harel : D’une manière assez amusante. Ma femme, Sylvie Bourgeois, qui est écrivaine, devait rencontrer l’éditrice Karina Hocine [Lattès, NDLR] pour un projet de livre. Il se trouve que Karina Hocine, qui est arrivée en retard à ce rendez-vous, est aussi l’éditrice de Delphine de Vigan. Ma femme, en plaisantant, lui a demandé de lui offrir un livre pour se faire pardonner. Elle est revenue à la maison avec Les heures souterraines. Je l’ai ouvert et j’ai tout de suite été attiré : le sujet, la façon dont il était traité, cette alternance de deux personnages destinés l’un à l’autre mais qui passent leur temps à se rater... Delphine de Vigan : On s’est rencontrés, et Philippe m’a raconté sa lecture du roman. Je connaissais son travail et sa vision m’a plu. Cela s’est passé ensuite de la même manière que pour No et moi, adapté par Zabou Breitman : une fois que je suis d’accord |