mai 11 lundi sipa (r71=1 20.00 cannes 2015 Cannes – L’instant d’avant Juliette Binoche Chaque soir pendant le Festival de Cannes, une figure du septième art raconte un souvenir de la compétition officielle. Des « séquences émotions » à suivre jusqu’au 23 mai. Cannes, son tapis rouge, ses marches, ses stars, et surtout son cinéma... Pour le réalisateur ou le comédien en compétition, voire le sélectionneur, l’épreuve peut être rude : avant une première mondiale dans la grande salle, face à un public exigeant qui peut encenser ou détruire le travail de plusieurs années, comment résister au trac ? Derrière le glamour et les sourires affichés face aux photographes, des sentiments contraires se manifestent, entre euphorie joyeuse et tourment artistique. Avec, au bout du parcours, le rêve de la Palme d’or. Chaque soir pendant le festival, L’instant d’avant propose une rencontre avec une figure du septième art. Elle raconte un de ses souvenirs en livrant ses émotions, ses espoirs et ses craintes. Pour lancer la série : l’actrice de renommée internationale Juliette Binoche, première femme à avoir remporté les distinctions des trois plus grands festivals de cinéma – Venise, Berlin et Cannes. Série de Florence Dauchez et Stéphanie Giraud (France, 2015, 13x2mn) Sherman Clark 20.50 CINÉMA cannes 2015 La soIF du mal À la frontière du Mexique, deux flics s’opposent autour d’une enquête... Un banal sujet de film noir transfiguré par la mise en scène du génial Orson Welles en une leçon cinématographique et métaphysique. Un notable meurt dans un attentat à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Pour l’enquête, deux policiers s’opposent : le Mexicain Mike Vargas et l’Américain Hank Quinlan, qui veut faire porter le chapeau à un innocent pour assurer sa gloire personnelle. Vargas et son épouse se retrouvent bientôt pris au piège d’une ville gangrenée par le mal... Justice Alors qu’Orson Welles est d’abord pressenti comme acteur, c’est Charlton Heston qui suggère aux studios de confier la mise en scène de ce film noir basique au réalisateur de Citizen Kane. Lequel s’empresse de réécrire le scénario, en situant l’action dans la moiteur d’une ville-frontière entre le Mexique et les États-Unis et en le dotant d’une profondeur métaphysique inédite. Filmé en noir et blanc au grand angle, dans un jeu d’ombres et de lumières, reflets du mal et du bien, le dernier opus hollywoodien d’Orson Welles avant son nouvel exil cinématographique en Europe a, comme la plupart des autres, souffert de coupes imposées par ses producteurs. À l’époque, le réalisateur avait protesté en adressant à Universal une note passionnée de cinquante-huit pages pour demander le remontage de son film. Il fallut attendre 1998 pour que Walter Murch – connu 16 N°20 – semaine du 9 au 15 mai 2015 – ARTE Magazine notamment comme le monteur de Francis Ford Coppola (Conversation secrète, Apocalypse now...) – exauce son souhait. Avec cette version fidèle à sa vision esthétique, justice est rendue au génie d’Orson Welles, qui éclate dès la scène d’ouverture, culte, tournée en un vertigineux plan-séquence. Lire aussi page 6 (Touch of evil) Film d’Orson Welles (États-Unis, 1958, 1h46mn, VF/VOSTF) – Scénario : Orson Welles, d’après le roman de Whit Masterson – Avec : Charlton Heston (Mike Vargas), Janet Leigh (Susan Vargas), Orson Welles (Hank Quinlan), Akim Tamiroff (Oncle Joe Grandi), Joseph Calleia (Pete Menzies), Marlene Dietrich (Tana) – Image : Russell Metty – Montage : Virgin Vogel et Aaron Stell, Walter Murch pour la version remontée – Musique : Henry Mancini – Production : Universal Pictures – (R. du 11/7/2011) Cycle Orson Welles › Dimanche 10 mai La dame de Shanghai d’Orson Welles à 20.45 › Lundi 11 mai La soif du mal d’Orson Welles à 20.50 › Mardi 12 mai La guerre des mondes selon Orson Welles, documentaire de Catherine O’Connell, à 23.50 |