20.50 CINÉMA Bel-Ami Surnommé Bel-Ami, Georges fait son chemin dans les boudoirs. Une plaisante adaptation du roman de Maupassant, portée par une distribution fastueuse (Robert Pattinson, Uma Thurman, Kristin Scott Thomas...). Pauvre et affamé, Georges croise Charles, un ancien compagnon d’armes devenu journaliste. Celui-ci l’introduit dans les salons parisiens où le jeune homme, rebaptisé Bel-Ami, devient la coqueluche de ces dames. Belle, intrigante, Madeleine l’éconduit mais lui dicte son premier article. Clotilde devient sa maîtresse. Virginie, elle, plaide sa cause auprès de son mari, un rédacteur en chef influent. Grisé, Georges s’endurcit lorsqu’il comprend qu’il n’est qu’un pion... Rage et fatuité Cette adaptation de Bel-Ami de Maupassant orchestre sur un rythme leste et sur le mode sensuel la valse des liaisons et des hypocrisies, reléguant la collusion entre médias et politique à l’arrière-plan. Plus revanchard que cynique, le personnage principal veut avant tout dépasser ses origines modestes et river son clou à une bourgeoisie arrogante. Le teint pâle et la paupière veule, Robert Pattinson compose un Bel-Ami à la fois attachant et bestial, balançant entre fatuité et rage. Lire aussi page 9 Film de Declan Donnellan et Nick Ormerod (Royaume-Uni/Italie, 2012, 1h38mn, VF/VOSTF) – Scénario  : Rachel Bennette, d’après le roman éponyme de Guy de Maupassant – Avec  : Robert Pattinson (Georges Duroy), Uma Thurman (Madeleine Forestier), Christina Ricci (Clotilde de Marelle), Kristin Scott Thomas (Virginie Rousset), Colm Meaney (monsieur Rousset) – Image  : Stefano Falivene Musique  : Lakshman Joseph De Saram, Rachel Portman – Montage  : Gavin Buckley, Masahiro Hirakubo – Production  : Redwave Films, 19 Entertainment, Protagonist Pictures, RAI Cinema Kerry Brown 22.30 CINÉMA L’éclipse La renaissance d’une jeune femme fragile assoiffée d’amour. Une merveille visuelle signée Antonioni, dénonçant une société de plus en plus individualiste. À Rome, Vittoria, une très jolie femme d’origine modeste, vit depuis trois ans avec un jeune attaché d’ambassade afin d’éviter les ennuis d’argent. Fatiguée de cette vie sans amour, elle rompt. Elle se rend à la Bourse pour faire part de sa décision à sa mère. C’est là qu’elle remarque un jeune agent de change, séduisant et séducteur, Piero... Solitudes L’éclipse clôt la trilogie commencée avec L’avventura (1960) et La notte (1961). À la sortie de L’avventura, la critique avait applaudi ce nouveau cinéma italien, introspectif et caractérisé par la liberté du récit et la maîtrise de la technique. Monica Vitti, l’actrice fétiche d’Antonioni, campe une Vittoria fragile, assoiffée d’amour, qui se heurte à la médiocrité de l’autre. Reste la solitude que l’on éprouve au cours d’une nuit d’été dans le silence de la ville, quand on capte les bruits, d’ordinaire imperceptibles, de la nature oubliée. Superbement filmé en noir et blanc, un film complexe sur l’incommunicabilité entre les êtres. sortis CQ NEMA ARTE est partenaire de l’exposition Antonioni, aux origines du pop, à la Cinémathèque française du 9 avril au 19 juillet 2015. À l’occasion de cette rétrospective, le magazine Blowup, qui tire son nom d’un chef-d’œuvre du cinéaste italien, lui rend hommage dans son 200 e numéro, le 8 avril. (L’eclisse) Film de Michelangelo Antonioni (France/Italie, 1962, 2h01mn, VOSTF, noir et blanc) – Scénario  : Tonino Guerra, Michelangelo Antonioni, Elio Bartolini, Ottiero Ottieri – Avec  : Monica Vitti (Vittoria), Alain Delon (Piero), Francisco Rabal (Riccardo), Louis Seigner (Ercoli) – Image  : Gianni Di Venanzo Montage  : Eraldo Da Roma – Production  : Interopa Film, Cineriz, Paris Film – (R. du 8/3/1993) N°16 – semaine du 11 au 17 avril 2015 – ARTE Magazine Sergio Strizzi 0.35 la lucarne l Adopted Des familles africaines proposent l’adoption à des Européens solitaires. Un projet artistique devenu réalité. C’est un programme inhabituel que met en place l’organisation Adopted  : faire recueillir par des Ghanéens des Européens adultes en mal de liens familiaux. Une solidarité à front renversé qui a séduit un comédien berlinois, une étudiante islandaise et une veuve septuagénaire. Sélectionnés par des familles ghanéennes, ils s’envolent pour Accra. Mais que recherchent les adoptés ? Que fuient-ils ? Comment se déroulera cet échange interculturel d’un genre inédit ? Un projet artistique est en réalité à l’origine de ce programme  : Gudrun F. Widlok avait exposé dans la capitale ghanéenne des photos d’Allemands qu’elle présentait comme vivant seuls et étant à la recherche d’une famille africaine d’adoption. Mais l’expérimentation artistique a été prise pour argent comptant. C’est ainsi qu’est né le programme, qui renverse les codes et le sens de la relation compassionnelle déterminant les échanges Nord-Sud. Meilleur documentaire, Bade-Wurtemberg 2011 Meilleur documentaire, Saratov 2011 Documentaire de Rouven Rech et Gudrun F. Widlok (Allemagne, 2007, 1h27mn) – (R. du 11/6/2013) Gudrun F. Widlok/TOrero avril lundi 17 13