Getty images en couverture L’étoile de David En marge de l’exposition David Bowie is qui s’installe à la Philharmonie de Paris, ARTE consacre une programmation spéciale à la star. L’occasion d’explorer le mythe Bowie, qui puise dans le passé pour mieux défier l’éternité. Samedi 14 mars à 23.35 David Bowie en cinq actes Lire page 12 À l’occasion de l’exposition David Bowie is à la Philharmonie de Paris du 3 mars au 31 mai, arte consacre une programmation spéciale à l’icône glam rock : Dr Bowie & Mr Jones Samedi 14 mars à 22.35 David Bowie en cinq actes Samedi 14 mars à 23.35 Personne ne bouge ! – Spécial David Bowie Dimanche 15 mars à 17.05 Tout est vrai (ou presque) – David Bowie Jeudi 19 mars à 20.45 Sur arte.tv/tracks Une interview de Bowie « C’est quelqu’un qui se défend d’être dans la nostalgie et pourtant, il n’a cessé tout au long de sa carrière de piocher dans sa propre mythologie pour créer, en recyclant ce qui l’avait animé de 15 à 25 ans. » Jérôme Soligny, traducteur des textes de l’exposition David Bowie is, présentée à la Philharmonie de Paris, connaît bien la bête. Depuis vingt-cinq ans, le journaliste et biographe est en contact régulier avec l’artiste. Soligny a raison de relever ce paradoxe : David Bowie, l’un des artistes les plus visionnaires qu’ait connus la pop, est un homme du passé. De son propre passé, d’abord, ce que dévoile l’exposition : la star a tout conservé de sa vie (75 000 objets, dit-on), depuis les dessins que lui offrait sa mère à 5 ans jusqu’aux croquis de ses pochettes de disque. « Il se nourrit de son propre univers. C’est ainsi que le dessin de la vieille dame avec le Pierrot lunaire, qui se trouve au dos de la pochette de Space oddity, a illustré une décennie plus tard le clip de la chanson ‘Ashes to ashes’ », explique Jérôme Soligny. Un univers aux ramifications multiples, influencé tout autant par Jean Genet que Vasarely, le mime Marceau ou Egon Schiele. 4 N°12 – semaine du 14 au 20 mars 2015 – ARTE Magazine « Avec les Beatles, c’est l’un des artistes qui ont balayé le plus de styles musicaux, poursuit l’auteur de David Bowie ouvre le chien (qui sortira aux éditions de La Table Ronde le 5 mars). Il y a de tout chez lui : du folk, de la pop, du rock. » Du bas résille au smoking David Bowie est aussi, depuis la mort de Michael Jackson, l’une des dernières icônes pop encore en vie. Par son style et son attitude sexuelle, il a marqué la société tout entière. « Dire en 1972, au pays d’Oscar Wilde, je suis gay, c’était un geste fort », rappelle Jérôme Soligny. David Bowie ne met plus de bas résille. À 68 ans, c’est un homme respectable qui porte le costume. Dans son miroir cependant, on ne peut s’empêcher de voir défiler tous les personnages qu’il a incarnés en un demi-siècle de carrière, de Ziggy Stardust au Thin White Duke. Et c’est ce passé qui défie l’éternel. Raison pour laquelle, probablement, dans une époque qui a abandonné l’idée de concevoir le futur comme une utopie, l’exposition David Bowie is a connu un succès si retentissant lors de sa présentation à Londres au printemps 2013. Ludovic Perrin |