RH comme Rendre Heureux Pour vivre heureux, vivons besogneux ? Il faudrait pour cela que les salariés acquièrent davantage de responsabilités dans l’entreprise. C’est l’un des enseignements de l’enquête Le bonheur au travail de Martin Meissonnier. Un principe que Laurence Vanhée, ex-DRH rebaptisée «directrice générale du bonheur», a mis en pratique en Belgique. en couverture 4 N°9 – semaine du 21 au 27 février 2015 – arte Magazine Est-il possible d’envisager le bonheur au travail, ce mot venant du latin tripalium qui signifie «instrument de torture» ? Laurence Vanhée : En néerlandais, «travail» dérive même du mot esclavage, et, en grec, de douleur. En revanche, en anglais, il vient de «veork», qui signifie fornication ! Le bonheur au travail reste tabou parce qu’il serait réservé à la vie privée. Nous ne serions pas payés pour être heureux, mais pour travailler. Ce raisonnement conduit à une impasse. Les entreprises veulent optimiser leurs performances à l’aide d’outils de rationalisation, comme le lean management, qui, à l’origine, devait améliorer la qualité des produits. Mais cette méthode, à force d’avoir été poussée à l’extrême, a complètement déshumanisé les organisations. Et les employés, qui disparaissent derrière les indicateurs de performance, sont démotivés. Quelles sont, selon vous, les causes du malheur au travail ? Elles sont multiples : manque de sens de la fonction ; qualité déficiente des relations humaines ; absence d’autonomie, de liberté, de responsabili- |