février 9 lundi Universal sTudios/Russel Metty 20.50 CINÉMA Le temps d’aimer et le temps de mourir L’éphémère et intense parenthèse de vie d’un soldat allemand en permission. Un chef-d’œuvre, à l’image de son titre sublime, signé du maître Douglas Sirk, au sommet de sa carrière. En 1944, Ernst Graeber, un soldat allemand, plongé dans l’enfer du front germanosoviétique, revient chez lui le temps d’une permission. Il trouve sa ville à moitié détruite par les bombardements, alors que sa famille a disparu. Errant dans les ruines, le jeune homme rencontre Elizabeth, une amie d’enfance, dont le père, médecin résistant, est interné dans un camp de concentration. Tous deux vont vivre une courte idylle, avant de décider de se marier. La résistance de l’amour Son titre résume à lui seul l’urgente intensité qui le traverse... Considéré par certains, dont Godard, comme l’un des plus beaux films du monde, ce mélo flamboyant met en évidence la cruauté dévastatrice de la guerre et la splendide fragilité de l’amour qui lui résiste et tente de lui échapper. Car la douce mais résolue Elizabeth (magnifique Liselotte Pulver) emmène avec une dignité sans faille son soldat perdu et en sursis du régime nazi vers le meilleur au milieu du pire. Beauté des images en Technicolor, rigueur du cadre, délicate retenue des dialogues... : en adaptant l’œuvre 16 N°7 – semaine du 7 au 13 février 2015 – arte Magazine d’Erich Maria Remarque, inlassable pacifiste et chroniqueur inspiré du vertigineux désarroi des soldats sur le front, Douglas Sirk peint avec une élégance inégalée l’horreur et l’espoir, l’aliénation et la liberté de choix, la vie et la mort. Exilé à Hollywood, le cinéaste d’origine danoise qui a grandi en Allemagne, auteur entre autres chefs-d’œuvre, du Secret magnifique, insuffle une fois encore à cette fresque intimiste le romantisme déchirant qui reste sa marque de fabrique. Car à travers les couleurs vacillantes des saisons miroitent celles, incandescentes, des grandeurs de l’âme, à l’image de cet arbre en fleurs somptueux dans la neige. (A time to love and a time to die) Film de Douglas Sirk (États-Unis/Allemagne, 1958, 2h06mn, VF/VOSTF) – Scénario : Orin Jannings, d’après le roman Un temps pour vivre, un temps pour mourir d’Erich Maria Remarque – Avec : John Gavin (Ernst Graeber), Liselotte Pulver (Elizabeth Kruse Graeber), Jock Mahonney (Immerman), Don DeFore (HermannBoettcher), Keenan Wynn(Reuter), Erich Maria Remarque (le professeur Pohlmann), Klaus Kinski (le lieutenant de la Gestapo) – Image : Russell Metty – Montage : Ted J. Kent Musique : Miklós Rózsa Production : Universal International Pictures |