ARTE MAG N°20. LE PROGRAMME DU 9 AU 15 MAI 2020 8 L’amour pourra-t-il sauver le clan familial meurtri ? Dans la seconde saison d’Au nom du père, Lars Mikkelsen incarne de nouveau avec maestria le pasteur Johannes Krogh, endeuillé par la mort d’August, son fils cadet. Entretien. Vers la lumière Jeudi 14 mai à 20.55 Série Au nom du père Lire page 22 7/5 12/6 En 2018, vous avez reçu le prix d’interprétation masculine aux Emmy Awards pour le rôle de Johannes Krogh. Qu’avez-vous ressenti ? Lars Mikkelsen : Je me suis rendu à la cérémonie à New York avec une partie de l’équipe. Ce fut très agréable de se retrouver, mais aussi d’obtenir cette reconnaissance pour un travail collectif. Chacun de nous a apporté sa touche personnelle au processus créatif à partir d’une idée originale d’Adam Price. Pour moi, la nomination était en soi suffisante. Je ne m’attendais pas à recevoir le prix. C’est très gratifiant car ce rôle a occupé une grande place dans ma vie pendant plusieurs années. Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce rôle ? Au départ, j’avais vraiment peur. Je me demandais si, de nos jours, il était envisageable de concevoir une série autour de la famille et du spirituel. Cela impliquait d’écrire une histoire où l’humain serait vraiment au cœur de l’intrigue. Il me semble que chacun de nous peut se retrouver dans la manière dont la famille de Johannes approche la foi. Je souhaitais également collaborer à un projet qui me paraissait essentiel et, ce faisant, m’éloigner des fictions plus traditionnelles, comme les séries policières. Comment décririez-vous le personnage de Johannes ? C’est un très bon pasteur. Mais il est constamment gouverné par ses émotions, ce qui le rend à la fois aimable et pénible pour son entourage. Il veut réussir parfaitement dans tous les aspects de la vie et tout le temps. C’est une noble aspiration, mais elle devient difficilement vivable car son éthique et sa morale sont très élevées et donc difficiles à atteindre, d’autant qu’il les impose à sa famille et notamment à ses deux fils dont aucun n’est capable de répondre à ses grandes espérances. Au fond, il aime ses enfants à condition que ceux-ci répondent à ses désirs, ce qui est dur à vivre pour ses proches. Mais lui-même a héritié de ce fardeau transmis par ses propres ancêtres… Interpréter un pasteur a-t-il changé quelque chose dans votre vie ? Comme mon travail consiste à me fondre dans le personnage que j’interprète, ce rôle a eu un impact sur moi qui suis toujours en recherche de sens. Au cours de ma vie, j’ai approché la foi, mais incarner Johannes a été le déclic qui m’a amené à me faire récemment baptiser. TINE HARDEN |