dimanche 22 mars ARTE MAG N°13. LE PROGRAMME DU 21 AU 27 MARS 2020 14 20.55 Cinéma Soirée Johnny Cash Walk the Line La vie tourmentée de l’icône Johnny Cash, entre flamboyance musicale et descentes aux enfers. Un biopic habité avec Joaquin Phoenix et Reese Witherspoon. 2005 TWENTIETH CENTURY FOX FILM CORPORATION Fin des années 1930, dans l’Arkansas. L’enfance de J.R. Cash aurait pu se dérouler dans l’insouciance, passée à aider ses parents agriculteurs dans les champs de coton, si un drame ne l’avait marqué à jamais : la perte de son frère aîné, et chéri, dans un accident de scierie dont leur père lui impute une part de la responsabilité. C’est à l’armée qu’il commence à composer, par désœuvrement. À sa sortie, il s’essaie comme VRP avec un insuccès notoire, qui compromet la sérénité de son jeune ménage. À Memphis, il passe une audition pour Sun Records, label de rock monté par le jeune Sam Philips. Le producteur est catégorique : Cash doit interpréter, non pas les standards d’inspiration gospel qu’il a l’habitude de chanter, mais ses propres compositions, plus rock’n’roll et proches de la vie des gens. En 1956 et 1957, ses singles Folsom Prison Blues et I Walk the Line rencontrent le succès. La vie de celui qui s’appelle dorénavant Johnny Cash change : il part en tournées incessantes, au grand dam de son épouse... QUÊTE DE RÉDEMPTION «Because you’re mine, I walk the line» («Parce que tu es mienne, je file droit») : toute l’histoire de Johnny Cash tient dans l’écart (ou plutôt les écarts) entre cette déclaration d’intention, chantée de sa voix chaude et profonde dans son morceau le plus connu, et la réalité de sa vie privée. Dépendances diverses (drogues et alcool), infidélités et instabilité permanente : le chemin accidenté de ce croyant fervent s’apparente à une quête perpétuelle de rédemption. La musique et l’amour constitueront donc les phares de «l’homme en noir», ce que raconte avec une belle amplitude ce biopic qui a permis au public européen de mieux connaître l’icône américaine. Succession de scènes marquantes, Walk the Line trouve son équilibre entre la magie hypnotique des concerts (filmés en immersion avec les musiciens), la descente aux enfers du chanteur et sa passion éperdue, longtemps contrariée par le destin, pour June Carter. Les compositions de Joaquin Phoenix (fiévreux et habité comme jamais) et Reese Witherspoon (irrésistible frondeuse) permettent au film multiprimé de James Mangold de dépasser le genre (la reconstitution hollywoodienne) pour toucher à l’universel des histoires d’amour. Meilleure actrice (Reese Witherspoon), Oscars 2006 – Meilleurs film musical et acteur (Joaquin Phoenix), Golden Globes 2006 Film de James Mangold (États-Unis, 2005, 2h10mn, VF/VOSTF) - Scénario : Gill Dennis, James Mangold et Johnny Cash - Avec : Joaquin Phoenix (Johnny Cash), Reese Witherspoon (June Carter), Ginnifer Goodwin (Vivian Liberto), Robert Patrick (Ray Cash), Dallas Roberts (Sam Phillips) - Production : Twentieth Century Fox |