Le Pauvre Pêcheur par des comédiens sourds inconnus Amicale des anciens élèves de l'INJS de Paris Le théâtre s’inspirant de l’actualité, chaque nouvelle affaire défrayant la chronique devient source d’inspiration. Au fur et à mesure, il reflétera également les changements dans l’enseignement prodigué aux sourds à travers les siècles. Avec la montée de l’oralisme et l’arrivée du Congrès de Milan en 1880, les portraits flatteurs des sourds laissent la place à des visions d'infirmes. Les auteurs et comédiens sourds, restés assez discrets jusque-là, continuent à exister de manière plus confidentielle. Le théâtre Sourd évolue dans les écoles, les comités, aux congrès internationaux des sourds-muets ou dans des associations sportives devenues de plus en plus nombreuses. Ladite pièce L’Abbé de l’Épée, après son retrait des théâtres publics, est reprise par les Instituts de sourds et dans les associations. La Langue des Signes étant rejetée, la pantomime et les spectacles de danse se généralisent. Le mime devient une façon de contourner le rejet et de s'exprimer librement en public. Des artistes émergent pour dynamiser le théâtre Sourd : Ginette Baccon (danseuse) et les frères Albert et André Braün (auteurs et comédiens). Les spectacles des frères André et Albert Braün Depuis la première moitié du XXème siècle, à l’ombre des différents Instituts de sourds, s’est développée la pantomime. André Braün, à l’Institut Baguer d’Asnières, écrit et joue, avec son frère Albert, des pièces de théâtre, des sketches pantomimiques, des comédies, mimes, drame : Le Rêve de Bébert, À la Caserne, Les Conséquences du Train Manqué, L’Innocent, Le Bossu ou Le Fils d’Alcoolique… L’un des frères fera plus tard des spectacles en solo, présentant essentiellement des histoires d’amour ou des sketches comiques (Le Chagrin d’Amour, Le Chewing-gum…). Les deux personnages interprétés couramment par les deux frères Braün sont ceux de l’officier et du soldat. Lorsque l’officier (André Braün) donne un "coup de pied au cul" au soldat (Albert Braün), ce dernier ramasse avec une pelle du crottin de cheval, et le jette par derrière sur l’officier. Celui-ci reçoit sur le visage et l’uniforme du crottin que les spectateurs croient vrai et frais. Le crottin, bien imité, était fabriqué par les frères Braün, avec du pain d’épices, des grains d’avoine et de la paille ! Pièce de pantomime comique d’Albert Braün À la Caserne à l’Institut Départemental des Sourds-Muets d’Asnières le 21 décembre 1929 Archives Olivier Schetrit Pièce de théâtre sur l'abbé de l'Épée,1938 Archives de l'Amicale des anciens élèves de l'INJS de Paris Ginette Baccon sur la droite au devant de la scène Archives de l'Amicale des anciens élèves de l'INJS de Paris 48 Art’Pi ! |