* événement Bill EvansAu Jam, Montpellier, jeudi 1 er novembre le grand jazz, version « americana » Bill Evans est surtout connu en France pour être l’un des rares saxophonistes ténor et soprano à avoir joué avec Miles Davis. Une notoriété très honorable, mais bigrement réductrice ! A vingt-deux ans, il enregistre certes avec le maître six albums dont The Man with the Horn (1981), We Want Miles (1982), Star People (1983) et Decoy (1984) ; des plages musicales qui intègrent désormais la grande histoire. Mais avec des débuts aussi prestigieux, la carrière de Bill Evans ne s’est évidemment pas arrêtée là. Il joue dans plusieurs orchestres dont le Mahavishnu de John McLaughlin. Avec son propre groupe, il joue plus de 90 concerts par an. A la scène comme en studio, il est accompagné d'artistes notoires tels que Herbie Hancock, Mick Jagger, Randy Brecker, Danny Gottlieb, Mark Egan, les Allman Brothers, Bela Fleck, entre autres. Soul Insider (2000), Soulgrass (2006) et Bill Evans - Vans Joint with WDR Orchestra (2009) sont récompensés d’un Grammy Award. Interview Photo DR Un autre célèbre Bill Evans a joué avec Miles Davis avant vous. La confusion qu’on a pu faire entre vous ne vous a-t-elle pas gêné ? En fait, Bill Evans est un des noms les plus populaires aux Etats-Unis. Dans chaque annuaire de chaque ville vous y trouverez un Bill Evans. A ma connaissance aucun artiste n'a changé son nom pour éviter toute confusion. Pour être honnête, cela n'a jamais été un problème. En effet, au début de ma carrière, les gens retenaient mon nom en pensant à l'autre artiste, mais quand j'ai débuté ma carrière, celle de Bill Evans, le pianiste, s'achevait. Il est mort en 1980, j'ai rencontré Miles Davis à la même époque, ceux qui étaient au courant n'ont fait aucune confusion. Collaborez-vous toujours avec les musiciens qui comme vous ont joué avec Miles Davis ? Oui ! Darryl Jones, Mike Stern… attendez, je réfléchis. C'était il y a longtemps. C’est arrivé en juillet dernier au festival international de jazz de Montréal, pour un « Tribute to Miles » avec Dell Jones, Wallace Roney, Larry Coryell, et Omar Hakim. Que du beau monde ! Oui, c’était un concert en hommage à Miles Davis. Mais nous ne sommes pas si nombreux à avoir joué avec Miles Davis, il y a donc peu de musiciens avec qui jouer. N’en avez-vous pas assez qu’on vous parle de cette période de votre vie ? En fait, on ne m’en parle pas tant que ça. Depuis vingt ans c’est quelque chose dont on peut être fier mais c’était il y a longtemps et la musique a beaucoup changé depuis. Pour ce qui me concerne, j’ai fait partie de tant de groupes et j’en ai monté tant que ma musique a évolué ; je suis un musicien différent que celui que j’étais à l’époque. Ç’a été un grand moment pour moi, mais j’étais très jeune et musicalement, j’étais à un stade très différent. J’imagine qu’entre-temps vous avez fait pas mal de choses… J’ai eu un groupe de 1992 à 1997 qui s’appelait Bill Evans and Push, nous avons vendu beaucoup de disques en Europe. Nous avons tourné jusqu’à 100 concerts par an. C’était une combinaison de hip-hop, de jazz, et de 20 |