Argent & Patrimoine Assurance-vie 12 La France, l’Italie et l’épargne à long terme La France et l’Italie peuvent contribuer à faire du développement de l’épargne à long terme un thème européen. Le défi principal est la création d’un environnement favorable à l’épargne à long terme. Une politique économique efficace devrait favoriser la formation autant que l’utilisation de ce dernier. En ce qui concerne la formation, comme il est mis en évidence dans le Manifeste, le mot-clé est « confiance ». Les épargnants ont besoin d’un cadre réglementaire clair et stable, qui élimine les « incertitudes » qui pourraient compromettre l’engagement à long terme. Des incitations fiscales positives sont la principale solution à la problématique de l’encouragement de l’effort d’épargne de long terme. En ce qui concerne l’utilisation de l’épargne, il est question du rôle des investisseurs institutionnels, comme les entreprises d’assurances et les fonds de pension. Typiquement, compte tenu des caractéristiques de la gestion de leur passif, ces investisseurs suivent, en matière d’investissement, des horizons temporels longs. Dans ce cas aussi, la réglementation peut jouer un rôle important, en particulier dans le domaine de la supervision Les prestations versées par les sociétés d’assurances au cours des 7 premiers mois de 2012 s’élèvent à 73,5 milliards d’euros (62,6 milliards sur les 7 premiers mois de l’année 2011). Le mois de juillet enregistre un niveau de collecte nette de 0,4 milliard d’euros. Depuis le début de l’année, l’assurancevie enregistre une collecte nette négative de 4,2 milliards d’euros. Au cours de la même Collecte à l’équilibre période, les livrets A et développement durable ont enregistré une collecte nette positive de 15,2 milliards d’euros. Les Français confirment, en période d’incertitude, leur préférence pour l’épargne à court terme. L’encours des contrats d’assurance-vie (provisions mathématiques + provisions pour participation aux bénéfices) s’élève, quant à lui, à 1 366,2 milliards d’euros. Le guide de l’immobilier prudentielle. Solvabilité 2, par exemple, devrait introduire toutes les mesures qui visent à limiter la volatilité artificielle dans les bilans des assureurs européens et à décourager des comportements procycliques. Les normes comptables ne devraient pas favoriser des logiques de gestion de court terme ou, pire encore, spéculatives. Il faut renforcer le Paolo Garonna (à droite), directeur général de l’ANIA (Association italienne des sociétés d’assurances) et professeur d’économie politique à l’université LUISS Guido Carli de Rome. marché pour le financement de moyen-long terme. La France et l’Italie, avec leur position commune sur ces thèmes, peuvent contribuer à faire du développement de l’épargne à long terme un thème européen. Les ménages doivent aujourd’hui gérer financièrement des risques qui deviennent de plus en plus importants. En particulier, le processus de vieillissement de la population rend nécessaire de provisionner des ressources pour faire face aux risques typiques des personnes âgées : le risque de longévité, sanitaire et d’entrer dans un état de dépendance. L’assurance et les autres formes d’épargne sont indispensables à la sécurité financière des familles. Cela est encore plus vrai lorsque nous prenons en compte les exigences de rééquilibrage des finances publiques qui rendent nécessaire une réforme de l’État-providence et du rôle de l’État dans la gestion des risques liés au vieillissement. Il est donc nécessaire pour les ménages de disposer d’une épargne constituée dans une logique de moyenlong terme. Enfin, la reprise économique passe nécessairement par une relance des investissements. Les investissements, surtout ceux qui sont effectués dans l’innovation et dans les infrastructures, ont besoin de flux de ressources stables et orientés sur des horizons de moyen-long terme. La présence des investisseurs institutionnels est essentielle pour soutenir la croissance économique. FFSA |