le GrouPe heihere, Prix Du Plus Beau GranD cosTuMe en 2015. les lanières Des More VéGéTaux ViennenT accenTuer la Grâce Des MouVeMenTs eT le ryThMe iMPulsé Par les Danseuses/heihere, The dANCe group ThAT woN The BesT CosTume priZe iN 2015. The sTrips oF more ACCeNTuATe The grACe ANd rhyThm oF The dANCe movemeNTs. G. Boissy 68 D’une manière générale, les costumes de danse de l’époque, dont on a conservé des traces écrites ou autres, étaient confectionnés dans des matières très précieuses et recherchées telles que le tapa justement, que l’on échangeait à prix d’or, mais aussi la nacre ou les plumes rouges que les populations allaient parfois chercher très loin chez leurs voisins du Pacifique. L’iconographie témoigne aussi de la présence de surjupes en forme de volants quelquefois ajoutées à ces bandes de tapa. Mais la partie la plus impressionnante de ce costume, qui ne comportait aucune couture, demeure sans doute la coiffure, très imposante et constituée (pour le reste, les danseuses avaient les cheveux courts) d’un « édifice capillaire » élaboré en enroulant sur le crâne une tresse - tamau - de cheveux humains parfois longue de plus d’un kilomètre. Les historiens savent aussi que le more (sorte de jupe constituée de fines lanières végétales) existait également déjà. Il a en effet été longuement décrit comme étant utilisé pour la décoration des fare ‘arioi (bâtis dans chaque district, ces espaces couverts avaient pour vocation d’accueillir la confrérie des ‘arioi, qui se déplaçait d’île en île à bord d’une grande flotte afin d’organiser le culte du dieu Oro, le dieu de la guerre, mais rassemblait aussi les artistes, les sportifs et les détenteurs des arts vivants des temps anciens). Reste que si les franges des more étaient utilisées en tant qu'éléments de décoration, il semble que ces derniers aient été utilisés aussi pour faire gonfler les jupes en tapa et même tout seuls pour certaines danses. C’est d’ailleurs peut-être cette pièce de costume qui a contribué à donner une dimension sexuelle aux danses, les danseurs et les danseuses ne portant pas de sous-vêtements alors que les hommes comme les femmes exécutaient des pā’oti, des mouvements des genoux en ciseaux, qui devinrent d’ailleurs par la suite exclusivement masculins ! Une explication qui justifierait le silence relatif entourant le more dans les écrits occidentaux… Des chants et des danses de nouveau autorisés Avant l’instauration du protectorat français en 1842, Tahiti, qui n’est unifiée que depuis peu sous la domination d’une seule famille, celle des Pomare, a beaucoup été influencée par la présence des missionnaires de la London Missionary Society, arrivés en 1797. Grâce au soutien de la famille régnante tahitienne, ils propageront très rapidement le protestantisme au sein de la population, ce dernier remplaçant les croyances traditionnelles. En 1819, alors que presque l’ensemble des Tahitiens est déjà converti au protestantisme, Pomare II instaure, sur l’initiative des missionnaires, le premier code de lois tahitiennes. |