PhoTo De GrouPe Des Personnels D’air Polynésie DéTachés À uTa eT À l’escale inTernaTionale (De la Gauche À la DroiTe De l’iMaGe) : GreTa criDlanD, Marie-louise rollin, Florence chaMPs, noela VillierMe, Marie Josée GaTien, iris FonG, linDa Tehare, rachel WonG, PaTricia serVonnaT, yasMina GoBraiT, Mila sPiTz-eBB, renée ViVish, MaeVa, rachel TahuTini, heiFara soMMers eT Michèle TurKeM./A group phoTo oF The Air polyNésie persoNNel seCoNded To uTA AT The iNTerNATioNAl TermiNAl (From leFT To righT) : greTA CridlANd, mArie-louise rolliN, FloreNCe ChAmps, NoelA villierme, mArie Josée gATieN, iris FoNg, liNdA TehAre, rAChel woNg, pATriCiA servoNNAT, yAsmiNA goBrAiT, milA spiTZ-eBB, reNée vivish, mAevA, rAChel TAhuTiNi, heiFArA sommers ANd miChèle Turkem. Dr 38 Qui étaient les passagers auxquels vous aviez affaire ? Des américains, en grande partie, qui venaient découvrir le vieux Tahiti ou rêvaient de revenir au moins une fois à Bora Bora, avec femme et enfants, après y avoir été basés durant la seconde Guerre mondiale. Beaucoup d’australiens aussi. Peu de néo-zélandais en revanche et pas du tout de chinois ni de Japonais. il y avait également pas mal d’hommes d’affaires français, de commerçants, qui venaient au début avec uTa puisque la compagnie air France n’est arrivée à Tahiti qu’en 1974. et puis bien sûr tous les techniciens et les ingénieurs, qui sont arrivés en avions militaires bien souvent pour construire et faire tourner le ceP. est-ce que vous vous souvenez d’anecdotes marquantes ? J’ai eu l’occasion de rencontrer beaucoup de stars : Jean- Paul Belmondo venu avecursula andress, Martine carol, catherine Deneuve accompagnée de roger Vadim, henri salvador, Demis roussos… Je me souviens aussi des Beatles, qui avaient dû passer deux heures à l’aéroport à attendre leurs bagages pendant que l’on procédait aux fumigations anti-insectes obligatoires quand l’avion arrivait de Fidji. ils avaient sommeil et avaient surtout l’air un peu déçus que personne ne les connaisse ici alors qu’en europe, en cette année 1964, c’était déjà l’hystérie autour d’eux… q ; p mr.u.4:7 : Vous avez beaucoup voyagé grâce à votre travail ? J’ai énormément voyagé, partout dans le monde, pour pas cher, et j’avoue que c’était aussi une grande motivation dans ce travail, ces avantages que nous avions. Je me souviens notamment de nombreux voyages en amérique du sud, en pleine période hippie. sur place, on profitait des « filières sac à dos ». nous nous sentions en sécurité. Je ne suis pas sûre que je recommencerais exactement la même chose aujourd’hui… Que vous reste-t-il de cette période, quels sentiments vous inspire-t-elle après toutes ces années ? Beaucoup de nostalgie. Toute notre camaraderie, c’était important. nous habitions tous la cité de l’air, au-dessus de l’aéroport de Tahiti-Faa’a, et c’était un vrai melting pot. il fallait aimer ces métiers, travailler la nuit, qu’il pleuve ou qu’il vente. Je me souviens de bringues avec des douaniers, des gendarmes, des policiers, des chefs d’escale, tous mélangés… Ça a forcément créé beaucoup de liens et laissé des souvenirs impérissables. propos recueillis par virginie gillet |