récolte et Broyage de la canne À sucre/sugAr CANe hArvesT ANd griNdiNg. 78 El Ils l’ont alors exportée dans le monde entier et la canne Otahiti, également appelée canne Bourbon grâce à son développement prodigieux sur l’île de la Réunion, devint la principale canne sucrière jusque dans les années 1880. Par la suite, elle fut supplantée par d’autres variétés plus productives, créées grâce aux progrès technologiques d’hybridation et de sélection variétale. On lui a alors attribué le qualificatif de « canne noble », le procédé de « nobilisation » d’une variété consistant à croiser une espèce intéressante avec une des cannes nobles parmi lesquelles la fameuse canne Otahiti. Aujourd’hui, la canne Otahiti n’est plus cultivée à l’extérieur de la Polynésie française ; seules des variétés modernes, développées spécialement, le sont. À propos de la canne à sucre, il faut rappeler qu’il s’agit tout de même de la première culture au monde en tonnage avec plus de 25 millions d’hectares cultivés. Ses principaux usages sont : la fabrication du sucre, de l’éthanol carburant, du papier et du rhum. L’accent des sélections au cours du siècle dernier et jusqu’à aujourd’hui a par ailleurs été mis sur la productivité des cannes au détriment de leurs qualités organoleptiques, c’est-à-dire de la qualité de leur Marotea Vitrac goût et de leur parfum. De ce fait, très peu de recherches ont été menées sur les arômes des jus de canne et du rhum en fonction des variétés. C’est précisément dans ce contexte que certains producteurs locaux de Tahiti se sont tournés vers cette culture en 2014, soit plus de 40 ans après l’arrêt des dernières cultures industrielles de canne à sucre. La canne Otahiti, retrouvée dans les jardins des habitants de l’île, a ainsi pu renouer avec sa popularité d’antan puisque plusieurs distilleries produisent désormais un rhum unique, à base de cannes nobles, gage de leur qualité exceptionnelle. Certains d’entre eux, comme le rhum Mana’o produit depuis 2014, a d’ailleurs déjà été promu lors de concours internationaux pour ses qualités aromatiques incomparables. Il va sans dire que la canne Otahiti y est pour beaucoup et que sa culture a désormais un bel avenir. Des plantations sont désormais recensées à Tahiti dans les communes de Paea, Papara, Afaahiti, Toahotu et Vairao, mais aussi dans les îles voisines des Raromatai (îles Sousle-Vent), notamment dans l’île de Taha’a qui concentre les plus grandes surfaces aujourd’hui cultivées — environ 20 ha — et qui dispose même d’une distillerie. |