Plantation sur l’île de taha’a aVec des cannes « rrV » Pour rouge À reFlets Verts, une Variété d’introduction récente et ProBaBleMent Moderne/plANTATioN iN TAhA’A islANd : red sugAr CANe wTih greeN reFleCTioNs, A reCeNT vArieTy ANd proBABly A ModerN iNTroduCTioN. 76 Il est communément admis que la canne à sucre est originaire de Nouvelle-Guinée, berceau d’innombrables plantes tropicales. C’est ainsi que les peuples d’Océanie occidentale, lors de leur migration vers la Polynésie française, ont emmené avec eux et sélectionné au fil du temps les plus belles espèces. C’est entre l’an 500 et 1100 de notre ère que les cannes à sucre semblent être arrivées dans l’archipel des îles de la Société, dont Tahiti. La canne s’est ensuite développée à merveille dans certaines îles telles Raiatea, Tahiti et les Marquises. De leur côté, les navigateurs explorateurs européens du XVIII e siècle, le Français Bougainville et les Anglais Cook et Bligh, en sillonnant les eaux jusqu’en Polynésie française et en parcourant l’île de Tahiti tout particulièrement, ont découvert une canne sucrière d’une qualité exceptionnelle. Les Polynésiens qui l’avaient introduite l’appelaient « to » et en avaient différentes utilisations. Ils extrayaient des tiges un jus sucré pour accompagner leurs repas et pour préparer leurs breuvages traditionnels, culturels et médicinaux à partir de variétés bien spécifiques. Ainsi, To Irimotu, d’un beau jaune vif, était plutôt utilisée comme canne nourricière alors que To Piavere, pourpre et presque noire, était parfois destinée à la médecine traditionnelle, To Ra’au, marron et plus fine, étant la véritable canne médicinale. Avec les feuilles séchées, ils confectionnaient aussi le toit de leurs fare — habitations traditionnelles — et les utilisaient en parure tout comme lors de rituels ancestraux. Exportée dans le monde entier au XIX e siècle… ange tehahe Ces aventuriers européens ont aussi apporté à Tahiti certaines variétés de cannes d’îles et de contrées précédemment visitées, notamment de l’île de Batavia (actuellement île de Jakarta). Plus tard, les botanistes du XIX e et du XX e siècle ont recensé une dizaine de variétés différentes à Tahiti, sans pouvoir précisément distinguer les variétés introduites par les Polynésiens de celles introduites par les Européens. |