loin d’une ManiFestation « Folklorique », le FestiVal est un aVant tout un MoMent d’échange et de Partage/FAr FroM BeiNg A Folk eveNT, The FesTivAl is ABove All AN oCCAsioN For exChANgiNg ANd shAriNg. 66 Une culture interdite… Les Marquisiens se sont vus interdire leur culture à l’arrivée des missionnaires catholiques dans les années 1840. Ils ont banni leurs dieux, leurs danses, leurs chants et leurs tatouages pour les convertir. En même temps, les habitants furent décimés par les nouvelles maladies apportées par les colons européens. Sur 90 000 âmes que comptaient ces îles au XVII e siècle, il n’en restait plus que 2 000 à l’aube du XXe. Avec les anciens qui disparaissaient, c’est toute une culture qui s’évanouissait en même temps. Ce n’est que dans les années 1970 que Monseigneur Hervé-Marie Le Cléac’h, contribua au retour de la culture marquisienne. En ouvrant les portes aux sculptures locales dans les églises, en chantant au rythme des tambours et en traduisant la Bible en marquisien, il a redonné l’impulsion identitaire qui leur avait été arrachée. Depuis, les Marquisiens ont œuvré pour retrouver leurs racines et c’est dans cette dynamique qu’est née en 1977 l’association culturelle Motu Haka « Union des îles Marquises ». Cette association donna naissance au premier festival Matavaa en 1987. « Cet événement a poussé les jeunes à demander aux anciens ce qu’il restait de leur culture, on a cherché dans les récits des navigateurs étrangers pour avoir une vision de la culture que les missionnaires ont banni. Quand on voit tous les danseurs investis aujourd’hui, on peut dire que ce travail a porté ses fruits » constate en souriant Benjamin Teikitutoua, vice-président de l’association Motu Haka. A forbidden culture the Marquesans saw their culture heavily suppressed in the 1840s, when catholic missionaries first arrived. the gods, dances, songs, tattoos were all banished in the process of religious conversion. at the same time the population was decimated by new illnesses introduced with the european colonists. of the 90,000 people that lived in the islands in the 17th century, just 2,000 survived at the beginning of the 20 th century. With the death of so many of the older generation, it was an entire culture that passed away. It is only since the 1970s that Bishop hervé-Marie le cléac’h contributed to the revival of the Marquesan culture. By decorating the church with sculpture, singing to the rhythm of drums, translating the bible into Marquesan, he restored inertia to the identity that had been denied them so long. since then, the Marquesans have worked to rediscover their roots, and it is in this dynamic that the cultural association Motu Haka « Marquesas Islands Union » was created in 1977. The association organized the first Matavaa in 1987. « The event inspired youngsters to ask the elders about what remained of their cultures, we looked through the accounts of foreign navigators to gain an insight into the culture that the missionaries banished. when we see the commitment of all these dancers, you can say that our efforts are bearing fruit. » states a smiling Benjamin teikitutoua, vicepresident of the Motu haka association. |