en 1962, inauguration À l’aéroPort de tahiti-Faa’a d‘une stèle dédiée À Paul Bernard, le créateur de la tai en 1946 et un des grands initiateurs de la construction de la Piste de Faa’a. autour du général Fayet, Pdg de la tai Venu de MétroPole, on retrouVe les hôtesses Polynésiennes (en roBes À Fleurs) : de gauche À droite : rose-Mary sanquer-Blouin, danièle ioteFa, Jeanne teriitehau-naVarro, elisaBeth cheung et anita Van Bastolaer-Fulachier/1962, TAhiTi-FAA’A AirporT, uNveiliNg oF A sTele dediCATed To pAul BerNArd, FouNder oF TAi iN 1946 ANd oNe oF The MAiNs iNiTiATors oF FAA’A ruNwAy CoNsTruCTioN. ArouNd geNerAl FAyeT, Ceo oF The TAi CoMiNg FroM FrANCe, we CAN see The polyNesiAN Air hosTesses (iN FlorAl dresses), FroM leFT To righT : rose-MAry sANquer-BlouiN, dANièle ioTeFA, JeANNe TeriiTehAu-NAvArro, elisABeTh CheuNg ANd ANiTA vAN BAsTolAer-FulAChier. Jean-claude soulier 26 leur point commun à tous était d’être immensément riche : il le fallait pour venir ici à l’époque ! Puis à partir de 1961, sur le dc8, nous avons eu beaucoup d’ingénieurs et de techniciens du ceP (ndlr : le ceP pour centre d’expérimentation du Pacifique était l’entité chargée de la réalisation des essais nucléaires français en Polynésie) essentiellement des hommes en fait. nous faisions des ravages (rires) avec nos fleurs et nos robes tahitiennes ! certains s’en souvenaient encore trente ans après. À quoi ressemblait l’ambiance ? l’ambiance était très chaleureuse. À 20 ans, on rigolait beaucoup, on était insouciantes, ça plaisait énormément. en dehors du service, on discutait avec les gens ; ça créait des liens qui ont parfois duré toute la vie. et puis il y avait une très bonne entente au sein des équipages aussi. les binômes pilote/copilote étaient toujours les mêmes. c’étaient des gens d’un certain âge mais très gais qui avaient connu les diffcultés et les souffrances de la guerre. ils revenaient de loin et voulaient profiter de la vie... on faisait beaucoup de sorties entre membres d’équipages, j’ai découvert énormément de choses durant les escales avec eux. Pourquoi avez-vous été obligée d’arrêter en 1965 ? Je me suis mariée… et à l’époque, on ne pouvait pas être hôtesse et mariée ! autres temps, autres mœurs. on m’a recontactée en 1972 pour reprendre du service, les choses ayant évolué, mais j’avais un enfant, un mari avec des horaires impossibles, pas de garderie… tout était trop compliqué. J’ai connu d’autres magnifiques expériences, mais celle-ci est pour moi une source de grande nostalgie. Qu’avez-vous le plus aimé dans ce métier ? le contact humain. J’ai été incroyablement chanceuse et privilégiée, tellement enrichie par toutes ces rencontres. Quels sont vos souvenirs les plus marquants ? Je me souviens de mon premier atterrissage à honolulu. Venant de tahiti qui était encore très peu éclairée la nuit, j’ai découvert une explosion de lumière en arrivant, quelque chose de réellement féérique. ZOOM SUR AIR TAHITI What are your lasting memories ? I remember my first touchdown in Honolulu. Coming from Tahiti, that was still not well lit at night, I discovered an explosion of lightsupon arrival, it was truly magical. I also remember the time that I forgot my passport in Tahiti. I only found out inflight and the aircraft captain, who was very fatherly, promised to take me under his wing, to make sure everything went smoothly, even though we were passing six days in the US and I was crying my heart out. Fortunately it worked out alright in the end ! Did you get the chance to serve some stars ? Of course, I remember having Valéry Giscard d’Estaing, the Minister of Finance, on the inaugural flight of the DC8 (editor’s note : he was later French President from 1974 to 1981). There were famous journalists too … I twice served Charles Trenet while he was aboard. I also remember Catherine Deneuve, who was coming to film here with Serge Reggiani and their film crew. The plane had been redirected to Ontario, in California, because of fog. We had to take care of the waiting passengers. Stars or not, it was always very pleasant. We treated everyone in the same way. After a different career and a long time abroad following your husband *, what do you retain from this job and this particular time in your life ? I was very shy, this job allowed me to develop confidence in myself. It also gave me a wonderful insight into the world outside, when we were really very isolated in Tahiti. I loved this time and I made many lifelong friends from it. Later, I lived for a long time in Abidjan on Africa’s Ivory Coast, where my husband had been transferred. I remember how delightful it was when one of my old colleagues visited us, stopping over in Africa. I really have had a wonderful life … Interviewed by Virginie Gillet * aeronautic engineer |