sur l’île de TAhiTi, À 18 km du rivAge eT dAns la hAuTe vAllée de la pApenoo, le siTe Archéologique de FAre hApe esT un exemple d’orgAnisATion De l’haBitat Dans la société polynésienne pré-européenne/oN The islANd oF TAhiTi, 18kM FroM The shore ANd iN Theupper vAlley oF pApeNoo, The ArChAeologiCAl siTe oF FAre hApe is AN exAMple oF housiNg orgANizATioN iN The polyNesiAN pre-europeAN soCieTy. 84 État de la société tahitienne en 1767 Lorsqu’en 1767 Samuel Wallis la « découvre » par hasard, l’île de Tahiti est loin d’être isolée des autres îles du Pacifique. Les Polynésiens sont parvenus dans ces îles après avoir traversé la moitié de l’océan Pacifique depuis le Sud-Est asiatique en quête de terres nouvelles, transportant dans leurs grandes pirogues doubles leurs savoir-faire traditionnels et leur culture. Les liaisons avec les autres îles sont nombreuses et sont l’occasion d’échanger biens et services, et de conclure des alliances. La tradition orale transmet d’ailleurs des mythes et légendes qui rappellent aussi des relations anciennes avec des îles situées bien au-delà des limites de ce que l’on nomme aujourd’hui Polynésie française. À l’arrivée des Anglais en 1767, la société tahitienne était divisée en mata’eina’a –territoires et leur peuple – organisés autour d’un chef, ari’i. L’ordre des hui ari’i – chefs – se trouvait au sommet de la hiérarchie sociale. Venait ensuite la classe des chefs inférieurs regroupant les ra’atira, to’ofā et’īato’ai. En bas de l’échelle sociale se trouvaient les manahune, mais aussi les teuteu (serviteurs), les vao et les tītī (sorte d’esclaves). Il est diffcile de savoir avec précision à combien d’habitants s’élevait la population à l’arrivée des premiers Européens car le premier recensement n’est fait qu’en 1829 par les missionnaires, et les écarts entre les estimations sont très importants ; ceci est dû au mode de comptage, certains basant leurs calculs sur le nombre de guerriers, d’autres sur les explications des insulaires dont ils ne maîtrisaient pas la langue. En 1767, par exemple, George Robertson qui se trouve à bord du Dolphin, estime que la population est d’environ 100 000 personnes, alors que 5 ans plus tard, le commandant espagnol Boenechea l’estime à seulement 10 000. Les maladies et les conflits ont eu des effets désastreux et tout ce dont on peut être sûr c’est que la population a décliné de façon importante en quelques années, avant de remonter, une fois les corps immunisés contre les nouvelles maladies.La société tahitienne, extrêmement hiérarchisée, était organisée en six divisions principales elles-mêmes divisées en clans –’āti – regroupant plusieurs familles – ōpū fēti’i –. Ces mata’eina’a étaient Te Porionu’u (regroupant Pare, Arue, Teti’aroa), Te Aharoa (Ha’apape, Ha’apaiano’o, Ti’arei, Maha’ena et Hitia’a), Te Tevai tai (toute la Presqu’île), Te Tevai uta (Papeari, Mata’iea, Papara), Te Oropa’a (pā’ea et Puna’auia) et Te Fana (Fa’a’ā). La vie s’organisait autour du marae, espace réservé aux activités cérémonielles sociales et religieuses mais aussi centre de légitimation des droits familiaux et du pouvoir politique. Les dieux révérés à cette époque étaient multiples ; chaque mata’eina’a, chaque’āti, chaque ōpū fēti’i, honorait un ou plusieurs dieux protecteurs. Tāne – dieu de la beauté et de la procréation –, tū – dieu de la force et de la stabilité –, et Ro’o – dieu des récoltes et de la paix – étaient parmi les plus puissants avant d’être remplacés par un dieu unique,’Oro – dieu de la guerre –, lui-même détrôné par un autre dieu arrivé à bord du Duff en 1797 et appelé… Jéhovah. Josiane Teamotuaitau D. hazaMa |