poehere WilliaMu a sous son AuToriTé 70 piloTes eT 60 pnc, les hôtesses et steWarDs que coMpte notre entreprise/poehere williAMu oversees The 70 piloTs ANd 60 Air sTewArds/sTewArdesses ThAT work For our CoMpANy. 32 AIR. TAHITI Et justement, dans le métier de pilote quelles sont les principales diffcultés d’après toi ? il faut d’une part être en mesure de s’adapter aux différentes conditions météorologiques que nous pouvons rencontrer lors de nos vols. D’autre part, la capacité à garder son sangfroid pour gérer les incidents et les pannes est également primordiale. pour cela, nous sommes formés et entraînés tout au long de notre carrière. Et les principales satisfactions ? piloter est une fierté ! nous avons de la chance d’être pilotes à air tahiti. Beaucoup de jeunes et de moins jeunes veulent rentrer chez nous. Fierté de piloter et, aussi, satisfaction de réaliser sa mission telle qu’elle a été planifiée et organisée en amont par de nombreuses équipes : celle du service commercial, du planning et de la Technique. Fierté de réaliser le vol tel que prévu et en toute sécurité pour les passagers. Est ce « facile » de piloter dans le ciel de nos îles ? nous avons de la chance car il fait beau 90% du temps, ce qui rend le travail plus agréable et plus facile. Mais nous pouvons rencontrer de mauvaises conditions avec des visibilités faibles et des pluies qui rendent plus compliqués les atterrissages et les décollages, particulièrement dans le cas des pistes étroites et courtes, nombreuses dans notre réseau. par exemple, en cas de piste trop mouillée, nous devons ainsi attendre qu’elle sèche avant de décoller ou d’atterrir. patienter, aussi, le temps que le vent faiblisse. ce qui prime est la sécurité ! certains passagers ne comprennent pas ces retards mais il faut bien dire que c’est leur sécurité qui est en jeu dans certaines circonstances. une des autres particularités de notre réseau est le nombre d’étapes importantes à effectuer. nous pouvons avoir jusqu’à six décollages et atterrissages sur un vol. ce qui fait beaucoup de pilotage en manuel pour les personnels. ceci nous différencie des compagnies opérant des vols longs courriers avec des étapes de 6, 10, 12 heures. photos : G. le Bacon Qu’en est-il de la flotte ? elle est aujourd’hui principalement constitué d’atr de génération 600 mais nous avons encore des ATr de génération 500. nous avons deux types d’appareils, ce qui n’est pas simple à gérer. nous devons faire de la « bi-variante ». des équipages sont qualifiés pour voler sur ATr 500 et 600. par contre, ils ne doivent jamais le faire dans la même journée afin d’éviter les confusions. d’autres volent uniquement sur 500 ou 600. Au niveau du pilotage, c’est presque la même chose. la principale différence est au niveau du cockpit. les 600 sont dotés de ce que nous appelons un « glass cockpit », une planche de bord tout écran en français. les informations sont principalement délivrées aux pilotes via des écrans semblables à ceux des i-pad. cette nouvelle génération de cockpit est plus ergonomique et fatigue moins les pilotes. cela se différencie nettement de ceux des ATr 500 avec leurs traditionnels cadrans et instruments à aiguilles. la motorisation reste en revanche la même, ainsi que les performances de vol, telle la vitesse pour donner un exemple. Comment juges-tu l’évolution du métier sur le long terme ? Je suis franchement admiratif du travail fait par les pilotes il y a juste quelques décennies. aujourd’hui, nos avions sont à la pointe de la technologie. ils sont davantage performants, et confortables que ce soit pour les passagers ou les pilotes. les moyens de navigation sont extrêmement performants et beaucoup de choses sont automatisées. en soixante ans, l’évolution a été phénoménale ! À l’époque pas si lointaine dont alain Bonnard parle (voir son interview en page 20), il n’avait pas grand chose… par exemple, sur l’ensemble de la flotte des Fokker d’Air polynésie, un seul était équipé d’un pilote automatique. pour les longs vols sur les marquises par exemple, les pilotes se battaient afin de l’avoir… le métier était plus compliqué et plus physique qu’aujourd’hui. il a évolué dans le bon sens sur un autre plan très important : une bien meilleure sécurité des vols. |