30 Comment as-tu intégré Air Tahiti ? Poehere Williamu : Être pilote Air Tahiti était un rêve d’enfant ! mon père étant mécanicien dans la compagnie depuis 1990, notre famille baignait, en quelque sorte, dans ce milieu. ce fut un rêve d’enfant puis une passion d’adolescent car j’ai commencé à voler en aéroclub dès cette période. en 1998, j’ai intégré l’école supérieure des métiers aéronautiques – l’esMa – à Montpellier en Métropole. J’ai suivi la formation théorique et pratique de deux ans et obtenu ce qu’on appelle une qualification pour voler sur les avions de type ATr dans la foulée. J’ai terminé cette formation en 2000 et j’ai profité d’une sélection de pilotes effectuée par air tahiti pour intégrer l’entreprise en tant que copilote le 15 janvier 2001. Quelles furent ensuite les grandes étapes de ton parcours ? pendant quelques mois, j’ai été copilote sur le Dornier, un petit avion bimoteur à hélices, qui desservait alors les atolls des Tuamotu de l’est et certaines îles des marquises. Fin 2001, je suis finalement passé sur ATr. ensuite, cela a été une évolution assez rapide puisque dès juin 2004, je suis devenu commandant de bord sur atr. pour accéder à ce statut, il faut remplir des critères comme la séniorité – l’ancienneté dans le métier en fait –, les compétences professionnelles mais aussi le comportement. en 2010, je suis devenu instructeur pilote et un an plus tard examinateur pilote. enfin, j’ai été nommé en octobre 2017, responsable des 130 personnels navigants. J’encadre et j’ai donc sous ma responsabilité un groupe composé de 70 pilotes – qu’ils soient copilote ou commandant de bord – ainsi que les 60 personnels navigants commerciaux c’est à dire les hôtesses et les stewards. Je suis secondé par une adjointe, christelle yau, responsable pnc, pour ce corps de métier spécifique. il faut savoir pour ces derniers que leur nombre à bord dépend du type d’appareil et plus précisément du nombre de passagers embarqués. sur les ATr 42, nous avons un pnc, et deux sur les atr 72 dont un chef de cabine. ce nombre est déterminé par la réglementation. Dr Poehere Williamu, responsable des personnels navigants : une nouvelle génération aux commandes Depuis le premier octobre 2017, Poehere Williamu est le « responsable PN » – PN pour personnels navigants – de la compagnie. Il a sous son autorité 70 pilotes et 60 PNC, les hôtesses et les stewards, que compte notre entreprise. Une grande responsabilité et un très beau parcours pour cet enfant du pays, pilote dans la compagnie depuis 2001. Propos recueillis/Interviewed by : Ludovic Lardière Quelles sont tes principales tâches ? Je m’occupe de l’élaboration et de la modification de ce que nous appelons le manuel d’exploitation ou « manex » comme nous l’appelons en interne. il rassemble l’ensemble des procédures et actions que doivent suivre les pilotes mais aussi les pnc lors de la préparation et la réalisation d’un vol air tahiti. c’est un guide d’action exhaustif et quelque chose de très lourd et complexe. cela représente pas mal de classeurs en fait… Ce manuel d’exploitation évolue-t-il beaucoup ? oui, en permanence et en fonction de deux raisons principales. d’une part, nous tenons compte « du retour d’expérience » venant des pn. ces derniers font des remarques suites à d’éventuels dysfonctionnements ou incidents lors des vols. cela peut nous conduire à modifier des procédures. la finalité étant naturellement de les améliorer. D’autre part, les évolutions sont liées à celles qu’imposent les diverses réglementations du transport aérien de passagers, qu’elles soient de niveau mondial, européen ou national. ces changements sont suivis par deux structures dédiées au sein de la compagnie : le Bureau d’études et de documentations et le service conformité. nous travaillons ensemble pour adapter le manuel d’exploitation. J’ai également la responsabilité du management des pn. une attribution qui englobe le suivi des personnels et leur évaluation. Établis-tu le planning ? le planning est réalisé par un service dédié. il l’élabore en respectant les réglementations nationales et européennes concernant les personnels navigants qui sont très précises. par exemple, un pilote peut voler tant d’heures… un pnc a aussi un quota d’heures à ne pas dépasser. J’ai cependant un droit de regard pour veiller à la qualité de ce planning. en dehors de ses rôles administratifs, je pilote encore à raison de plusieurs vols par semaine, le but étant de ne pas perdre la main mais aussi d’être présent sur le terrain – si je puis dire – aux côtés des collègues de travail. |