les ATr sonT désormAis les piliers de la desserTe Aérienne inTerinsulAire en polynésie FrAnçAise. The ATr Are Now iN The CeNTer oF The iNTerislANd AirliNe serviCe iN FreNCh polyNesiA. 28 Et quel était ton rôle en tant que chef pilote au sein d’Air Tahiti ? J’ai été nommé à ce poste dès 1987. J’ai donc eu à assurer ce qu’on appelle la mise en ligne des atr c’est-à-dire leur mise en service en vol commercial tout simplement. une partie de mon travail était dédiée à la gestion du planning des pilotes ainsi que leur évaluation. Je devais veiller, notamment, à ce que les personnels ne dépassent pas le quota d’heures de vol prévu par la réglementation. un autre pan très important de mon travail a été consacré aux trois grandes vagues d’évolution de la réglementation aérienne que nous avons connues dès 1987 et jusqu’en 2000. durant ces années, j’ai dû faire face à trois changements importants. cela a représenté énormément de travail pour mettre à jour les formations et les compétences de nos personnels navigants. J’ai aussi mis en place différentes formations réalisables à tahiti alors qu’auparavant il fallait les suivre en dehors du territoire. Je réalisais régulièrement aussi des réunions très appréciées pour intéresser les pilotes à la vie de la compagnie ce qui ne se faisait pas avant. nous faisions des interventions sur la situation économique, des points techniques concernant nos appareils, etc. Vous avez dû aussi faire face à un développement assez spectaculaire du nombre de vols et du trafic de passagers ? oui en 1987, je suis devenu le chef pilote et, comme je dis, j’ai dû prendre tout cela dans le nez ! ce qui n’a pas toujours été facile car il fallait davantage de pilotes pour assurer des vols de plus en plus nombreux. nous avions des périodes diffciles pendant les pics d’activités. les effectifs ont dû augmenter et nous avons pu engager de nombreux jeunes 04. lir. tts4i photos : p.Bacchet pilotes polynésiens. nous avons constaté avec satisfaction un réel engouement pour le métier de pilote en raison du développement d’Air Tahiti, bien sûr, mais aussi de la création en 1998, d’air tahiti nui, la compagnie aérienne internationale de la polynésie française. Ce fut une belle aventure pour toi de 1974 à 2003 ? J’ai quitté la compagnie le 31 août 2003 avec un total de 22 000 heures de vol. nous avons fait une fête avec un orchestre. christian Vernaudon, pDG d’air tahiti depuis sa création en 1987, s’est invité, à ma grande surprise. il a chanté et joué au sein de l’orchestre ! il faut savoir que c’est un très bon musicien… cela a été un moment fort et émouvant pour moi. J’ai été le témoin privilégié de beaucoup de choses et de changements : ceux des avions, du métier et de ses méthodes. J’ai connu au tout début le temps des hydravions, celui des Fokker, et enfin les ATr. J’ai une maison à huahine où je passe une partie de mon temps depuis ma retraite. pour l’anecdote, la première fois que je suis allé dans cette île, c’était en juillet 1968 et j’avais pris l’hydravion Bermuda de la compagnie rai, le réseau Aérien interinsulaire, qui est l’ancêtre d’Air Tahiti. le commandant était le célèbre Douglas pearson dit « le Barbu », ancien pilote de la royal Air Force d’origine anglaise qui a été un des grands pionniers et une figure légendaire de l’aviation à tahiti. a bord, le steward était noël Winchester ! (Ndlr : voir son interview dans le Air Tahiti Magazine n°94 d’avril à juin 2017) ce jour-là, alors que je faisais mon service militaire à tahiti et que je devais repartir quelques mois plus tard, jamais je n’aurais pu imaginer que j’allais avoir le parcours que je vous ai décrit et que j’allais passer de si nombreuses années à tahiti et à huahine. |