un Des preMiers atr acquis par air tahiti à la Fin des Années 1980 sur le tarMac De l’aéroDroMe De Manihi/oNe oF The FirsT ATr ACquired By Air TAhiTi AT The eNd oF 1980s oN The TArMAC oF The MANihi AirField. 26 ce qui nous rassurait c’est que la piste de l’aéroport était grande et large. De plus, le service incendie était bien équipé. nous avons glissé sur la piste. une fois l’avion à l’arrêt complet, je coupe les deux moteurs, j’ouvre la porte pour sortir, et la première personne que je vois est… le haut-commissaire de l’époque, charles schmidt (nDlr : le haut-commissaire est le plus haut représentant de l’état français sur le territoire). tout le monde avait rapidement été mis au courant qu’un avion était en diffculté. cela avait fait le buzz comme on dirait aujourd’hui. D’où sa présence, plutôt incongrue, sur la piste. toute cette histoire s’est quand même bien terminée et l’avion a eu finalement très peu de dégâts. Dans ces années 1970, beaucoup de Polynésiens ont découvert et utilisé pour la première fois le transport aérien… oui, et cela n’a pas été sans surprises. une fois, sur le petit aérodrome de l’île de Maupiti, au début de la desserte aérienne, le pilote est arrivé pour s’installer aux commandes du Britten-norman. quelle ne fut pas sa surprise de découvrir un passager sur le siège à côté de lui, mais aussi un autre assis à sa place ! il a alors demandé lequel des deux allait piloter l’avion ! ces passagers avaient vu des sièges vides donc tout naturellement ils s’y étaient installés… une autre fois, à napuka, un petit atoll de l’archipel des Tuamotu, les pilotes, dont une femme commandant de bord, ont dû faire face à un irascible client qui voulait absolument prendre le vol alors qu’il n’y avait plus de place. il a décrété que l’avion ne partirait pas sans lui. il a mis en avant son amitié avec le maire et pour le prouver il a fait intervenir la pelleteuse – le case – des services municipaux. l’engin est allé se positionner devant l’avion pour l’empêcher de bouger ! pour débloquer la situation, il a fallu de nombreux coups de téléphone entre Tahiti et napuka ainsi que des palabres interminables… cependant, en coopération avec les autorités de l’aviation civile, nous avons tout de suite fait le nécessaire pour restreindre les accès au tarmac et à la piste, évitant, entre autres, que les gens se promènent un peu photos : p.Bacchet partout, notamment les enfants. Mais, en ce temps-là, nous possédions aussi un Britten-norman, basé à Wallis et Futuna, autre territoire français du pacifique sud. de Tahiti, on envoyait des pilotes pour réaliser les vols. J’y suis allé deux fois. on se posait sur un terrain plein de hautes herbes. Mais surtout, lors de mon premier atterrissage, j’ai été stupéfait de voir une foule littéralement envahir le terrain et se précipiter vers l’avion dans un grand brouhaha. on aurait dit des supporters manifestant leur joie dans un stade de footballaprès un but de leur équipe. À cette époque des Fokker d’Air Polynésie, les conditions de travail des pilotes étaient-elles plus diffciles ? ce n’était pas si diffcile. néanmoins, il faut reconnaître que les Fokker étaient des avions assez fatigants pour les pilotes. de plus, nous pouvions être amenés en une journée à faire des vols de huit étapes, soit 8 atterrissages et 8 décollages. ce qui représente un nombre considérable. Avec la création d’Air Tahiti et l’arrivée des nouveaux avions ATR à la fin des années 1980, le changement a-t-il été important ? cela a constitué un réel tournant. sur ces appareils, tout était mieux, plus moderne, plus effcace. leurs performances étaient meilleures en terme de vitesse. ils étaient plus confortables aussi, tant pour les pilotes que pour les passagers, et plus silencieux. le cockpit était d’une autre génération, avec des écrans, de l’informatique et des systèmes de planification de vol. il était bien climatisé. très rapidement, on a interdit de fumer à bord. il faut rappeler que l’on pouvait fumer à bord des Fokker d’air polynésie… aujourd’hui, de telles choses dépassent l’entendement mais c’était bien comme cela auparavant ! pour la formation des pilotes et le maintien de leurs compétences, le changement a aussi été important car à partir de ce moment nous avons pu bénéficier d’une assistance et d’un soutien renforcé de la part du constructeur de l’avion. cet aspect n’existait pas auparavant. dans notre métier, cela a représenté une avancée considérable avec des choses plus claires, plus rigoureuses et plus cadrées. |