koko ou pTilope De hutton/koko or rApA FruiT-dove whiCh is Also sTriCTly eNdeMiC To The islANd. Texte & photos/Text & pictures : SOP - Manu 102 Avec 23 espèces – soit plus des trois quarts des espèces d’oiseaux marins nicheuses recensées dans nos îles – l’archipel des Australes possède une biodiversité des plus remarquables. Parmi ses îles, celle de Rapa est de loin la plus importante dans ce domaine ; elle abrite aussi des oiseaux terrestres menacés. Sur les îlots (motu en tahitien) inhabités, se trouvent trois oiseaux aujourd’hui en danger d’extinction : le puffn de Townsend (aussi appelé puffn de Rapa et connu localement en tant que kakikaki), l’océanite à ventre blanc et l’océanite à gorge blanche. Ces deux dernières sont localement nommées koru’e. Ces espèces sont très rares, diffciles à observer, et d’un grand intérêt scientifique. On pense que le puffn de Rapa et l’océanite à ventre blanc sont strictement endémiques de Rapa, c’est-àdire n’existant que sur cette île. Ceci est exceptionnel chez les oiseaux de mer. La disparition de ces colonies particulières constituerait donc une perte importante pour le patrimoine culturel polynésien et, sans aucun doute, un préjudice grave pour notre environnement. En raison de son grand nombre de motu inhabités, de son éloignement et de la richesse encore importante de son avifaune, Rapa constitue un site idéal pour des actions de sauvegarde. Les oiseaux sont en effet menacés par des espèces dites envahissantes, introduites en Polynésie par l’Homme. Ces dernières ont pour caractéristique de modifier en Oiseaux de Rapa DAnS ChAQuE numÉRo DE noTRE mAgAzinE, En PARTEnARiAT AVEC mAnu, ASSoCiATion DE PRoTECTion DES oiSEAux DE PoLynÉSiE FRAnçAiSE, nouS VouS PRoPoSonS un ÉCLAiRAgE SuR DES ESPèCES mEnACÉES DE noS îLES AFin DE DÉCouVRiR ET PREnDRE ConSCiEnCE DE L’imPoRTAnCE DE CETTE RiChESSE DE noTRE PATRimoinE nATuREL. koru’e (océAniTe À venTre BlAnc)/The polyNesiAN sTorM peTrel loCAlly NAMed koru’e. profondeur les écosystèmes où elles s’établissent. Elles le font en occupant progressivement tout l’écosystème au détriment des autres comme certaines plantes. D’autres espèces surconsomment les ressources. Dans cette catégorie, on peut donner l’exemple des dégâts causés à la végétation par une présence trop importante des chèvres. Enfin, d’autres sont directement prédatrices et s’attaquent aux oiseaux comme les rats qui dévorent les œufs des couvés. La restauration des motu de Rapa colonisés par une ou plusieurs espèces envahissantes est donc un projet essentiel pour la Société d’ornithologie de Polynésie (SOP) Manu et BirdLife International. Les sites concernés sont les motu Tauturau, Tapiko, Tarakoi, Rapa iti,Tuamotu, Atuarapa, Rarapai, Karapoorahi, et Karapookoio. La SOP Manu espère réunir des fonds suffsants pour effectuer ces travaux en 2019-2020. Du côté de l’île principale, on trouve le koko (ptilope de Hutton en français), un oiseau terrestre lui aussi strictement endémique. D’une taille approximative de 31 cm, c’est le plus grand ptilope de Polynésie française et le 3 e plus grand oiseau terrestre endémique du pays. Ce sont des oiseaux forestiers dont l’habitat régresse considérablement depuis des années. Le surpâturage effectué par les bovins et les caprins laissés en liberté est à l’origine d’une terrible érosion sur l’île principale. Quant au pin des Caraïbes, planté activement lors du siècle dernier, il s’avère particulièrement envahissant. |