30 La principale diffculté de ce métier ? Pour moi, elle réside dans les horaires décalés avec le fait d’être tantôt du matin, de l’après midi ou du soir. notre métier a aussi un aspect physique important. nous effectuons beaucoup de trajets entre les différents postes de travail. il faut monter et descendre des échelles et des escabeaux, manipuler, parfois, des pièces lourdes comme les roues des trains d’atterrissage. Mais je précise que la diffculté ce n’est pas d’être la seule fille ! (rires). au contraire. J’ai été très bien accueillie au centre Technique ! Mes collègues disent souvent que j’apporte ma petite touche féminine avec un amour du travail bien « propre » ! et, parfois, mes petites mains sont bien utiles pour accéder à certains endroits de l’avion (rires). Et les principales satisfactions ? Trouver et traiter les pannes ! Parvenir à assurer la maintenance de nos avions représente pour moi une grande fierté. J’apprécie beaucoup de travailler dans ce que nous appelons les chantiers de maintenance. il s’agit de grandes opérations de maintenance dont le calendrier est déterminé longtemps à l’avance. les interventions sont alors très importantes. récemment, nous avons réalisé un chantier dit « de vente ». un de nos avions a subi une révision complète et a été presque remis à neuf en vue de sa revente à une autre compagnie aérienne. c’était impressionnant car l’avion était presque mis à nu ! ne demeurent plus que les structures principales ; tout le reste est démonté… on peut se dire que nous ne parviendrons jamais à le remonter… en fait si ! le résultat final représente une grande fierté. ce type de chantier est intéressant et passionnant. Votre travail est très encadré ? oui tout est très « carré » ! nous suivons ce que nous appelons des cartes de travail. elles détaillent toutes les procédures pour les montages et démontages de pièces et pour la conduite des © A.sigAUdo-FoURnY différentes inspections. il s’agit de véritables modes d’emploi : enlever la vis à tel endroit, dans tel panneau, pour atteindre telle chose ; mettre tel type de graisse pour telle pièce, tel produit pour une autre etc. Même si on répète souvent une tâche, nous reprenons et suivons toujours ces cartes de travail. on ne se dit pas : « ah oui, je crois que c’est comme ça… » il faut avoir des certitudes. Karl Hargous qui a été mécanicien au temps d’Air Polynésie puis ensuite à Air Tahiti, expliquait que la façon de travailler, au tout début de sa carrière, n’était pas la même… oui, et j’ai parfois du mal à imaginer comment ils faisaient. le travail était moins guidé et assisté. par exemple, à ses débuts, les mécaniciens ne disposaient pas de ces fameuses cartes de travail. Dans les opérations de montages et de démontages, cela peut passer. aujourd’hui, pour les inspections des machines nous sommes assistés par ces cartes qui indiquent les zones critiques à surveiller. sans ces documents, avant, les mécaniciens devaient tout vérifier et passer au peigne fin de grandes zones. le travail était donc plus important et bien plus compliqué. les appareils ont aussi énormément évolué dans leur conception. Je dirais que nos conditions de travail se sont améliorées. Les types d’appareils sur lesquels vous travaillez ? nous travaillons maintenant sur la toute dernière génération d’ATR, les 600. Franchement, ils sont beaux ! La différence avec les générations précédentes – les 500 et les 300 – est surtout visible au niveau du cockpit avec la digitalisation des tableaux de bord et la place de plus en plus importante prise par l’informatique. Terminés les petits cadrans, les petites jauges etc. l’affchage des informations est numérique. les changements sont aussi au niveau de la motorisation. les appareils sont de plus en plus perfectionnés. |