T TI. KARL HARgoUs A déBUTé son pARCoURs en 1979, éPoque D’air PolYnésie DonT on VoiT iCi LA FLoTTe, essenTieLLeMenT des FoKKeR, sUR Le TARMAC de L’AéRopoRT de TAHiTi-FAA’A en 1982 / kArl hArgous sTArTed his CAreer iN 1979 wiTh Air polyNésie, here we see The Air FleeT oN The TArMAC AT TAhiTi-FAA’A iN 1982, MosTly CoMposed oF Fokkers. 26 Avec qui travailliez vous ? a mes débuts, les effectifs du centre étaient surtout constitués d’ « expatriés » comme on appelait alors les gens d’UTA (ndLR : UTA pour union des Transports aériens était une compagnie aérienne internationale française dont air Polynésie était une filiale). il y avait peu de personnels « locaux », une dizaine seulement. puis petit à petit, nous avons embauché des personnels locaux. ensuite, avec l’avènement d’Air Tahiti, ce statut dit d’expatrié a disparu. Vous avez travaillé sur différentes générations d’ATR ? oui au tout début d’air Tahiti, nous avions des aTr de génération 300 puis nous sommes passés aux 500. pour les moteurs, cela ne changeait pas beaucoup si ce n’est qu’ils étaient de plus en plus puissants. cependant, leur configuration restait la même avec des pièces aux mêmes endroits. en revanche, je n’ai pas travaillé sur la toute nouvelle génération, celle des 600 (nDlr : ils ont été mis en service à air Tahiti à partir de la fin 2013). ce que je sais est que l’informatique occupe maintenant une grande place. L’adaptation à tous ces changements n’a pas été diffcile ? Dans notre domaine, nous avons des règles et des protocoles à suivre. lorsque nous effectuons une visite de contrôle, nous savons quelles sont les différentes tâches et inspections à réaliser. Maintenant, les personnels disposent aussi de cartes de travail qui donnent les détails pour chaque opération à effectuer. a mes débuts, nous n’avions pas ce dispositif. en 2010, j’ai quitté air Tahiti après trente ans de service. J’étais alors contrôleur. Mon rôle était de vérifier les interventions des mécaniciens sur les avions. Le contrôleur fait aussi les points fixes. Cela consiste à mettre en marche un avion au sol pour vérifier si tout fonctionne bien et plus particulièrement ses moteurs. a la suite de cette manœuvre, nous pouvons déterminer si l’aéronef peut être mis en ligne c’est à dire en service. © Dr- air TahiTi Ce sont quand même des métiers diffciles avec de grandes responsabilités… oui. il faut beaucoup de rigueur. au début, à air Polynésien, nous n’avions pas de contrôleur, ce sont les chefs d’équipe qui avaient ce rôle. avec l’avènement des aTr, une nouvelle organisation s’est mise en place avec les chefs d’équipe puis, au dessus, les contrôleurs. De plus avec les sur les aTr, l’usage des cartes de travail s’est généralisé. en cas de doutes, tu te réfères à ta carte de travail pour avoir l’information. Quelle était la principale diffculté en tant que contrôleur ? etre à 100% tout le temps pour ne pas « louper » quelque chose. etre à100 % n’est pas facile parfois, surtout lors du travail en équipe de nuit et que les pannes s’enchainent. il faut prendre la bonne décision : l’avion peut-il voler ou pas ? aujourd’hui, il y a des procédures, des référentiels et beaucoup de documentations. a mes débuts, nous n’avions pas tout cela. Et la principale satisfaction ? quand il y a une panne et que tu la résous rapidement en faisant le nécessaire. Tout au long de ma carrière, j’ai toujours été content d’aller au travail. Quel souvenirs gardez vous de cette époque d’Air Polynésie et de ces débuts d’Air Tahiti ? l’ambiance. une très bonne ambiance. une bonne entente entre nous tous. le centre Technique était un peu à part. la direction de la compagnie était à l’époque en ville à Papeete et non à l’aéroport comme aujourd’hui. Du coup, nous étions un peu isolés dans notre coin. on nous appelait « le village des irréductibles », nom donné à celui des gaulois dans la bande dessinée Astérix… Je me souviens qu’on pouvait faire des barbecues le samedi soir car à l’époque, les accès à la plateforme aéroportuaire étaient moins sécurisés et contrôlés. les règles n’étaient pas les mêmes et les temps différents. |