nous avons acheté successivement la génération des aTr 300, puis les 500, et maintenant la génération des aTr 600. ceci est important pour avoir les avions les plus performants et les plus économes en carburant. la génération 600 est l’avion le plus économe de sa catégorie. Disposer d’avions neufs est aussi un gage de fiabilité, ce qui revêt une grande importance sur notre réseau. Pourquoi est-ce aussi important pour Air Tahiti ? il faut savoir que notre réseau n’a pas d’équivalent dans le monde. Partir d’une ville de 200 000 habitants pour desservir des « villages » de 200 à 500 habitants situés à une distance équivalente à un vol reliant Paris à l’autre bout de l’europe, cela n’existe pas dans le monde ! de plus, dans ces îles, il n’y a rien ! Je m’explique. quant une compagnie européenne exploitant des aTr va de Paris à limoges où Montpellier, elle peut compter dans ces villes sur des entreprises aéronautiques avec des techniciens, des mécaniciens et du matériel en cas de soucis. Mais lorsque nos vols se rendent dans des petits atolls des Tuamotu, il n’y a rien de tout cela. D’où l’importance de disposer d’appareils très fiables. la croissance du nombre de personnel d’air Tahiti a été systématiquement moins forte que l’augmentation de notre activité. nous avons certes augmenté nos effectifs qui étaient d’environ 400 en 1987 et qui sont passé à environ 1 300 en 2007, mais cela est deux fois moins que l’augmentation des trafics. du coup, la première affectation des économies réalisées a servi à faire baisser les tarifs. le client a été le premier à profiter de ces gains de productivité. Avec Air Tahiti, l’avion s’est réellement démocratisé ? oui, et l’un des éléments clés est que nous avons pu mettre en place une politique de réduction différenciée des tarifs selon les types de clientèles. nous avons rendu le voyage par avion accessible à des populations à faible revenu ce qui n’était pas le cas auparavant. en 1990, air Tahiti transportait 290 000 passagers par an. en 1995, nous avons atteint 460 000 passagers, puis 700 000 en 2000. en 2007 et 2008, années records, nous avons atteint les 800 000 passagers.J’en veux aussi pour preuve que sur le long terme, air Tahiti, qui bénéficiait d’une situation de relatif monopole sur les transports de passagers l’a conservé. nous avons eu un concurrent avec Wan air mais il n’est pas resté. on l’oublie mais nous avons eu aussi des tentatives de nous prendre des parts de marché par le maritime, notamment aux îles sous-le- Vent avec des ferry tels le ono ono puis plus tard le king Tamatoa. cela n’a pas marché parce que la clientèle a préféré l’avion, un moyen de transport qui est resté à leur portée. Le Territoire s’est aussi engagé à vos côtés par l’agrandissement des pistes des îles et leur mise aux normes « ATR » c’est à dire la possibilité pour vos avions de les utiliser ? Dans la convention cadre de 1987 qui nous liait avec les autorités du Territoire, il était inscrit que nous disposions d’une autorisation de transport pour 20 ans avec un programme d’investissement consistant en l’acquisition d’aTr. la logique était donc que le Territoire aménage un maximum de pistes pour les rendre accessibles à cet avion pilier d’air Tahiti. ce fut chose faite, contribuant ainsi au développement de l’activité. aujourd’hui, il demeure quelques pistes seulement que nous ne pouvons desservir uniquement par Twin-otter, cinq je crois. Mais ce qu’il faut retenir est que le transport aérien est maintenant accessible à 99 % de la population polynésienne. Très peu d’îles habitées ne sont pas desservies. là encore c’est une grande avancée et d’un exploit unique en terme d’aménagement du territoire. 18 Quelques grandes étapes marquantes, étapes du développement de l’entreprise ? au-delà de l’activité de transport aérien domestique de la société mère air Tahiti, nous avons mis en œuvre une politique de développement de groupe dans des secteurs liées en nous appuyant sur les compétences que nous avions réunies. Dès novembre 1988, air Tahiti a acquis les activités de l’escale internationale restée jusqu’à cette date dans le giron d’uTa. nous avons aussi développé les filiales air Moorea et air archipels. Air Tahiti s’est aussi impliquée dans d’autres secteurs économiques en relation avec le tourisme ? air Tahiti a été un acteur majeur du développement touristique dans les années 1990 et 2000 en étant à l’origine de la création, avec la Banque socredo, de la FHp, la Financière hôtelière Polynésienne que j’ai dirigée pendant une dizaine d’année. elle a été à l’origine de la construction d’hôtels dans les archipels en dehors de la société. le premier fut le Manihi pearl Beach aux Tuamotu, puis le Bora Bora pearl Beach. nous avons aussi créé des hôtels sur l’atoll de Tikehau aux Tuamotu, à Taha’a aux iles sous le vent et aux Marquises notamment sur les îles de hiva oa et nuku hiva. il faut aussi rappeler qu’air Tahiti a été, avec le Territoire, un des actionnaires fondateurs d’air Tahiti nui à la fin des années 1990. quelque part, air Tahiti nui a suivi un certain nombre de grands principes de construction qui avaient été ceux d’Air Tahiti dont le fait qu’elle soit une société polynésienne par son capital et par ses dirigeants. nos deux entreprises ont joué à fond sur la mise en valeur de l’identité polynésienne par l’apparence et l’aménagement des avions et les tenues des équipages. nous avons apporté cette chaleur et cette touche polynésienne unique tout en gardant notre authenticité. |