illusTraTion rePrésenTanT un hyDravion caTalina De la régie aérienne inTerinsulaire AN illuSTrATiON OF A CATAliNA SeAPlANe BelONgiNg TO The rÉgie AÉrieNNe iNTeriNSulAire. 96 Jean-louis saqueT ce Widgeon a une vitesse de croisière de 246 km/h et transporte 7 passagers seulement. Il dispose d’un rayon d’action de 1 200 km. La petite compagnie s’installe dans l’hydrobase laissée par l’armée à Papeete. Cette première Air Tahiti parvient à établir des liaisons principalement avec les Iles Sous-le-vent où des plans d’eau ont été balisés. En 1951, Air Tahiti peut compter sur un deuxième hydravion du constructeur Grumman, le Mallard lequel dispose d’une capacité plus importante en terme de passagers et surtout d’un plus grand rayon d’action : 2 000 km contre 1 200 pour le Widgeon. en fait, il a été acheté par les autorités du Territoire qui l’ont mis à disposition d’Air Tahiti. cela a son importance comme nous le verrons plus tard. Petit à petit s’établissent de nouvelles routes. Ainsi, en juin 1953, un appareil parvient jusqu’au Gambier, archipel le plus éloigné de Tahiti. Au vu des capacités des avions de l’époque, ce périple constitue un exploit ! Le Réseau Aérien interinsulaire Mais l’aventure de cette première Air Tahiti va prendre in avec l’arrivée d’un nouvel intervenant de poids : la TAI, abréviation de Transports Aériens Intercontinentaux. Compagnie internationale, la TAI a bénéicié d’un partage du monde efectué par les autorités nationales de l’époque entre les diférents transporteurs français dont la TAI et Air France. Pour simpliier, on a attribué à la TAI, les lignes vers l’Asie et l’Océanie. A partir de Paris, elle dessert la Nouvelle-Calédonie, la Nouvelle-Zélande et la Polynésie française où ses avions, encore à hélices, car le temps des jets n’est pas encore arrivé, se posent sur la piste de Bora Bora. Mais, elle a aussi décidé de s’appuyer sur cette tête de pont pour conquérir les liaisons intérieures. sa iliale locale prend le nom de régie aérienne interinsulaire. elle acquiert en 1954 un premier hydravion de type Catalina puis un second dès 1957. Elle peut aussi rapidement compter sur le grumman Mallard qui volait sous l’enseigne Air Tahiti. Le Territoire qui en est, en fait, le propriétaire décide de la lui réafecter. La lotte aiche les couleurs de la maison mère : le vert et le bleu. Ses hydravions partent à la conquête de nos îles. Dès 1955, les lagons de Tubuai et Raivavae aux Australes accueillent des vols. En 1957, les Catalina de la RAI utilisent le lagon de Faa’a en lieu et place de la rade de Papeete. le 1er janvier 1958, la compagnie efectue un changement de nom qui présente l’avantage de conserver ses initiales : la régie aérienne interinsulaire devient le Réseau Aérien Interinsulaire. Ceci est loin d’être anodin. Les termes marquent l’ambition de construire au sein du pays un véritable réseau et non de se contenter de quelques liaisons éparses. cette année 1958 est donc une date clef marquant le véritable début de l’histoire de notre compagnie. En efet, le réseau aérien interinsulaire connaîtra par la suite plusieurs évolutions jusqu’à devenir l’actuelle Air Tahiti. Mais revenons à cette belle époque des hydravions du réseau Aérien Interinsulaire. Dès1962, ils desservent les Tuamotu avec notamment les atolls de anaa mais aussi hao en 1964. Leur silhouette devient familière pour les Polynésiens. La mécanique du réseau est bien huilée avec ses hydravions qui se rendent à Bora Bora pour aller chercher les passagers internationaux. Depuis 1959, la TAI a en efet établi une liaison régulière Paris-Bora Bora. Ici et logiquement, sa iliale prend le relais pour la desserte inter-îles. La grande mutation Mais cet âge d’or des hydravions va toucher à sa in. Comme partout dans le monde où ce type d’appareil avait connu le succès, leurs limites apparaissent. Les plans d’eaux sont en perpétuel changement à la diférence d’une piste en dur. Des vagues ou une houle trop importantes peuvent rendre très rapidement impossible amerrissage et décollage posant le problème de la régularité des liaisons. A la fois avion et bateau, les hydravions sont plus compliqués à entretenir. Moins aérodynamiques, ils consomment davantage de carburant. Ici, un coup fatal va leur être porté aussi par la construction de la piste de Tahiti-Faa’a, ouvrage associé au lancement d’un vaste programme de construction de pistes secondaires dans les îles. Dès 1959, la décision avait été prise au niveau national. Cette infrastructure doit être en mesure d’accueillir les jets, les avions à réaction, qui s’imposent dans les grandes compagnies internationales. le chantier est colossal. il faut remblayer une grande partie du platier dans le lagon de Faa’a. |