En 2018, notre entreprise célèbrera ses 60 ans d’activité. Ceci constitue une occasion de parcourir l’histoire de l’aviation polynésienne et des grandes évolutions de la desserte inter-îles. Une histoire dans laquelle s’inscrit pleinement Air Tahiti. Nous commençons par la découverte du temps des hydravions, type d’appareil qui va dominer le ciel de nos îles des années 1958 à 1970. Récit. aujourd’hui, les voyages aériens sont une pratique courante dans nos îles. En 2015, Air Tahiti a transporté 732.000 passagers environ, un chifre remarquable pour un territoire qui compte 270.000 habitants. En moyenne, notre entreprise prend en charge 2 000 passagers par jour soit l’équivalent du nombre d’habitants d’une petite localité... Cela ne s’est pas fait en un jour et le développement du transport aérien commercial constitue une longue histoire avec ses pionniers, ses évolutions et révolutions. Pour l’Histoire, le premier vol aérien efectué avec un engin motorisé est celui des frères américains Wright le 17 décembre 1903 dans l’Etat de Caroline du Nord. Mais il faut attendre 22 ans pour que le ciel de nos îles accueille son premier avion. En septembre 1925, deux navires de guerre de l’US Navy sont dans les eaux marquisiennes. Sur leur pont, de petits hydravions monomoteur et biplan, des vought UO1, qui vont prendre leur envol dans le ciel de l’archipel, ouvrant ainsi l’ère de l’aviation dans nos îles. On retiendra de cette première qu’elle est réalisée par des hydravions, type d’appareil qui va s’imposer durant une grande partie de l’histoire des ailes tahitiennes, jusqu’aux années 1965-70. la raison en est relativement simple  : le manque de pistes terrestres. en revanche, nos îles ne manquent pas de lagons et pour celles qui n’en ont pas, à l’exemple des Marquises, de profondes baies aux eaux moins agitées peuvent faire l’afaire. On se contentera donc longtemps de ces pistes naturelles pouvant être aménagées rapidement et à peu de frais. il suit de repérer une zone propice et de la délimiter ensuite avec quelques bouées. le tour est joué ! Il faudra attendre le milieu des années 1960 et surtout les années 1970 pour qu’un ambitieux programme de construction de pistes terrestres entraîne la in de l’épopée des hydravions tahitiens. Mais revenons au siècle précédent dans l’entre-deux-guerres, dans les années 1920-1930. La Polynésie française est alors encore appelée etablissements Français de l’Océanie (EFO). Du point de vue de la Métropole, c’est une très lointaine terre coloniale. Elle est un peu délaissée par les autorités nationales qui ne se soucient guère du développement de l’aviation commerciale. Pourtant, cette dernière a déjà pris son essor en Europe et en amérique du nord. a Tahiti, des liaisons aériennes seraient bien utiles à la vie du territoire profondément marqué par l’insularité. Mais rien ne bouge vraiment dans la colonie d’à peine 36 000 habitants. En 1936, quelques vieux hydravions, techniquement dépassés pour l’époque, sont regroupés au sein d’une escadrille militaire, la E8, qui prend ses quartiers dans la zone de Fare Ute à Papeete. Pour les accueillir, il est construit la première base pour hydravions, appelée hydrobase. Textes/Texts  : Ludovic Lardière in 2018, our company will celebrate 60 years of service. This gives us the opportunity to explore the story of Polynesian aviation as wellas the major advances in inter-island air travel. It is a story in which air Tahiti plays a starring role. We begin by discovering a bygone era, the time of seaplanes, aircraft that dominated Polynesian skies between 1958 and 1970. here’s the story. Today, air travel is the easiest way to get around our islands. In 2015, Air Tahiti transported some 732,000 passengers, an impressive number for a territory with 270,000 inhabitants. On average, our company transports 2,000 passengers daily, equivalent to the population of a small island... This doesn’t happen overnight though, the growth of our commercial air transport is a long story, with pioneers, technological advances and revolutions. As for the History, it was the American Wright brothers on December 17 th 1903 in the State of North Carolina that are credited with achieving controlled light, in the irst motorized lying machines. But, it would take another 22 years before the irst airplane was spotted in Polynesian skies. In September 1925, two US Navy warships arrived in Marquesan waters. On their decks were small singleengine biplanes with loats for water landings, the Vought UO1s, lew in the archipelago’s skies, heralding a new era of aviation in our islands. Seaplanes that achieved this aviation irst and this type of craft also dominated the early days of Tahitian light history,up until around 1965-70. The reason is quite simple  : there were no airstrips on land, however, our islands have abundant lagoons, or for those without, such as the Marquesas, deep calm bays, that make ideal landing sites. We made-do for a long time with these natural landing strips that worked welland could be prepared rapidly and inexpensively. You just needed to identify a suitable zone and mark it with several buoys. And there you go ! It was not until the mid-1960s and more notably the 1970s when an ambitious construction project was inished, bringing the seaplane era to a head. First, however, lets return to the previous century, a time between world wars, the 1920s and 30s. French Polynesia is considered to be part of the EFO (Etablissements Français de l’Océanie, French Settlements in Oceania). From the mainland French point of view, it is a faraway colonial land. Somewhat neglected by national authorities, barely concerned by the development of commercial aviation. Yet, the industry was growing in Europe and North America. In Tahiti, an air transport networks could be extremely useful for those living in this territory, marked by its isolation. But, nothing much advanced in this sleepy colony with barely 36,000 inhabitants. In 1936, several old seaplanes, technologically outdated even for the time, belonged to the military squadron, E8, which had taken quarters in the Fare Ute area of Papeete. To accommodate them a irst seaplane base was built. The aircraft took of and splashed down in Papeete’s bay, a stretch of water protected by the reef. These antique aircraft became extremely useful, shuttling from time to time between the nearest islands of the Society Islands, transporting post, administrative personnel and sometimes airlifting the sick to the hospital in Papeete. This chapter of history was quickly closed, in October 1942 unit E8 was shut down. Tahiti’s irst wings had been clipped … 93