LE RéCIF, CôTé OCéAN, SUR L’ATOLL DE MAKEMO/The OCeAN Side OF The reeF iN mAkemO ATOll. 40 Pour nous suivre dans cette petite excursion, il ne vous faut pas grand-chose : une tranche d’atoll sauvage (du lagon à l’océan, sur une centaine de mètres de large), des sandalettes en plastique, un chapeau, un sac contenant de la crème à bronzer (fort indice de protection) et de l’eau douce, car on se déshydrate très vite sous le soleil. L’idéal est de vous faire poser par bateau au « secteur », dans un coin sauvage, où vous ne risquez pas de rencontrer âme qui vive, et surtout là où la végétation est encore vierge de toute attaque humaine. Notre propos, à travers quelques photos, est de vous permettre de découvrir en famille la lore halophile, c’est-à-dire la végétation qui supporte parfaitement bien le soleil, le vent, mais aussi et surtout le sel. Essayez d’arroser une plante d’appartement avec un seau d’eau de mer et vous verrez le résultat : la mort est assurée. Or, sur les atolls, les plantes n’ont à se mettre sous la dent qu’un cocktail d’une désespérante pauvreté et d’une terrible monotonie : du sel, du corail mort et du NATURE sable. Comment fait cette végétation pour vivre dans de telles conditions, là où même le plus endurci des cactus ne tiendrait pas une semaine ? Le secret de ces plantes est de savoir tirer de leur milieu ambiant très austère suisamment de sels minéraux et d’humidité. Sous le sable des anneaux coralliens des atolls, on trouve une lentille d’eau saumâtre, pas vraiment potable, à l’odeur d’œuf pourri. C’est elle la principale source d’humidité des plantes que nous allons découvrir. Quant aux sels minéraux, hormis le vrai sel (le chlorure de sodium), il n’y en a guère dans le sous-sol des atolls ; ou du moins il y en a, mais très peu, noyés dans le substrat. Qu’à cela ne tienne, le réseau de racines de la plupart de ces plantes s’est donc considérablement allongé pour aller débusquer ces sels minéraux indispensables à la vie là où ils se trouvent. Ce qui fait que les plantes que nous vous présentons sont souvent impossibles à transplanter ; on ne peut pas les déterrer, on ne peut que mal les arracher, opération qui entraîne leur mort rapide. |