les haies de ‘autī Peuvent être du Plus Bel effet/‘autī hedges are most attractive. 48 Nos îles – d’anciens volcans – ont été recouvertes au il des millénaires par une végétation adaptée au climat tropical de la région. Mais en s’y installant, dans le courant du premier millénaire de notre ère, les anciens Polynésiens y ont aussi introduit des plantes qui leur étaient utiles. Elles ont ainsi enrichi une lore endémique originale mais relativement pauvre en tant que source de nourriture. Parmi ces plantes introduites qui se sont très bien acclimatées (’uru, taro, canne à sucre, patate douce etc.), on trouve le tī, de son nom tahitien, ou Cordilyne fruticosa, de son nom scientiique, plante de la famille des Liliacées. Les voyageurs européens qui découvrirent à leur tour nos îles dès la in du XVIII e siècle n’ont pas manqué de remarquer ces arbrisseaux qui semblaient avoir une grande importance dans la vie des habitants, des Marquises aux Australes en passant par les Tuamotu et la Société. Plante nourricière, mais également plante médicinale, le tī était à l’origine d’autres usages dans leur vie domestique : décoration, habillement etc. Mais il intervenait aussi dans de nombreux aspects de leur vie religieuse, en particulier en tant que plante cérémoniale. De nos jours, la plante est toujours présente dans de nombreux jardins, sous forme de haies, et ses feuilles sont employées dans la confection des costumes traditionnels, lors des fêtes du Heiva, par exemple. Originaire certainement du sud-est asiatique – on la trouve aussi en Australie – la cordilyne est aussi présente en Nouvelle-Calédonie et dans de nombreuses îles du centre du Paciique (Fidji, Samoa) par où sont passés les ancêtres des actuels habitants des cinq archipels de la Polynésie française. Et bien sûr à Hawaï, en Nouvelle-Zélande et à l’île de Pâques, les trois pointes du « triangle polynésien » qui représente l’aire culturelle créée au milieu du Paciique par ce peuple de navigateurs. Cette liliacée arborescente, caractérisée par des bouquets de feuilles elliptiques vertes, jaunes ou rouges (parfois panachées), est représentée par une trentaine de variétés qui se distinguent par leur port, leur taille, la couleur et la dimension de leurs feuilles ou de leurs racines, ce qui en permet des usages spéciiques. En raison de ses multiples usages, le tī a joué dans la vie des Polynésiens un rôle comparable à celui du’uru (arbre à pain) et du pandanus. En voici un lorilège. PhiliPPe Bacchet |