FABRICATION D’UNE PIROGUE TRADITIONNELLE TAILLÉE D’UNE PIÈCE DANS UN TRONC À RURUTU AUX AUSTRALES. CARVING A DUGOUT CANOE FROM A TREE TRUNK IN RURUTU, AUSTRAL ISLANDS. G. BOISSY 50 Même si les outils ont évidemment changé, ce mode de fabrication a d’ailleurs persisté jusqu’à l’époque moderne, à Tahiti par exemple, où la famille Wong (Jacques, le père dit Papa Asoy et Jean, le fils, deux légendes du va’a et de la rame) continue à le faire vivre depuis plus de 40 ans ; Jacques Wong ayant également été à l’origine de la réintroduction de ce savoir-faire il y a quelques décennies à Hawaï, où il s’était perdu... LA FABRICATION PERSISTANTE DES PIROGUES COUSUES VA’A DE PÊCHE MOTORISÉ À RIMATARA AUX AUSTRALES./A MOTORIZED FISHING VA’A IN RIMATARA, AUSTRAL ISLANDS. P.BACCHET Quand les arbres n’avaient pas une taille suffisante pour permettre de creuser la pirogue tout entière dans un seul tronc, les Polynésiens avaient souvent recours à la technique de la pirogue cousue, laquelle consiste à fabriquer une embarcation à partir de plusieurs pièces de bois taillées en planches et reliées entre elles par des coutures, en réalité d’épaisses tresses élaborées avec des fibres de cocotier (nape). Si le Musée de Tahiti et des îles conserve plusieurs exemplaires anciens de telles pirogues, cette technique n’a pas encore totalement disparu. Elle subsiste aux Australes, sur l’île de Raivavae, recensant moins de 1000 âmes mais peuplée de nombreux pêcheurs, professionnels ou non, qui continuent, comme leurs ancêtres, à fabriquer de jolies pirogues artisanales « en kit ». While the tools have naturally changed, the dugout canoe technique continues to be used even today. In Tahiti, for example, where the Wong family (Jacques, called Papa Asoy and Jean, his son, two legends from the world of va’a and paddling) have practiced the art for over forty years. Jacques Wong is also responsible for re-introducing this traditional skill back to Hawaii, where it had been forgotten decades earlier... PIECED CANOES, A SURVIVING ART When there were not trees of sufficient size to use a single trunk to build a canoe, Polynesians would use a piecing technique, employing several shaped wooden boards joined together with « stitches », made from thickly plaited cords in coconut husk fiber (nape). The Museum in Tahiti (Musée de Tahiti et des îles) has several examples in its collections, but the technique has not totally disappearedeither. It has been preserved on the island of Raivavae in the Austral Islands, with its population of just 1,000, many of whom are keen fishermen, by profession or passion. Here they continue in the footsteps of their ancestors, building beautiful pieced canoes. Usually, such canoes are made from five sections that are today glued together, but they are still made with real stitches, both for artistic and practical purposes. EXPOSÉE ACTUELLEMENT AU MUSÉE DE TAHITI, UNE PIROGUE DITE « COUSUE »/A ‘STITCHED’CANOE CURRENTLY ON DISPLAY AT TAHITI’S MUSEUM. D. HAZAMA VA’A VAAA À VOILES MODERNE TAILLÉ L'Alti É POUR LES RÉGATES//A MODERN A408ERN - SAILING SAIONG4549.egED VA’A, DESIGNED t5OR FOR REGATTAS. 8 G. SOM.SY BOISSY |