Les poissons-papillons POISSIONS-PAPILLONS'4'‘eilk'.'.41111 " "'te 40.1Nkel.:ijet - : iteik çaeN`fr,')-*. te Banc de chaetodons à deux selles (Chaetodon ulietensis) dans le lagon de Rangiroa./A school of Doublesaddle BuTTerflyfishes in the lagoon of Rangiroa. 84 Dans chaque numéro de notre magazine, nous vous proposons dorénavant de découvrir une grande famiLLe de poissons de nos îles. Focus sur les poissons-papiLLons. S’il fallait retenir une famille de poissons pour symboliser l’exubérance des mers tropicales, ce serait sans aucun doute celle des poissonspapillons (Chaetodontidae). Dans l’imaginaire collectif, ces poissons très colorés, abondants et que l’on trouve à profusion virevoltant au milieu des coraux, sont la parfaite représentation de la vie de nos lagons. Une trentaine d’espèces de cette famille peuplent les récifs de Polynésie française, avec des communautés pouvant différer selon les archipels. Toutes sont étroitement associées aux coraux puisque leurs membres y puisent la quasi-totalité de leur nourriture. De ce fait, ils évoluent dans des profondeurs allant de la surface à une cinquantaine de mètres environ, là où la lumière est encore suffisante pour assurer le développement du corail. Nous noterons qu’il existe une espèce endémique de l’île de Rapa et une autre de l’archipel des Marquises. L’appellation de « poissonspapillons » leur a évidemment été donnée en raison de la large palette de couleurs et de motifs dont ils sont parés, mais pas seulement. En effet, leur comportement n’est pas sans rappeler l’activité des superbes insectes à qui elle fait référence et que nous voyons se déplacer, gracieux, de fleur en fleur. Parmi eux, un petit groupe de trois espèces se distingue par la présence d’un élégant filament, plus ou FiR TAI-liTi moins développé, sur la nageoire dorsale ; on les appelle des taurillons. Tous quasiment se nourrissent de petits animaux qui vivent dans les coraux (minuscules crabes et crevettes, polypes…) mais aussi des petites algues qui croissent aux alentours. Ils se déplacent alors près du fond sur de petites distances, seuls ou en petites grappes d’individus, picorant par-ci par-là. Quelques-uns seulement préfèrent évoluer en banc et en pleine eau, s’alimentant alors de zooplancton (du plancton animal constitué essentiellement d’organismes unicellulaires, de larves et de gamètes). Les poissons-papillons font le bonheur des adeptes du snorkeling et de la plongée sousmarine. Certaines espèces sont plutôt rares et attirent la curiosité des photographes, des naturalistes, voire même des aquariophiles. D’autres, plus communes et abondantes, notamment dans les atolls des Tuamotu, suscitent quant à elles l’appétit des fins gourmets. Bien qu’ils soient d’une manière générale peu consommés, ces poissons sont bien connus des pêcheurs polynésiens. Dans les atolls, on leur attribue l’appellation générique de korai, tandis que dans l’archipel de la Société et aux Australes on les nomme plutôt pāraharaha. Virginie Gillet photos : Philippe Bacchet |