Petero Tupana, premier greffeur polynésien. Petero Tupana, first French Polynesian pearlgrafter. Mise à l’eau de nasses d’huitres perlières. Lowering of pearloyster creels. 38 En effet, depuis 1991, le « Centre des métiers de la nacre et de la perliculture » de Rangiroa forme les Polynésiens à la plongée, à l’étude approfondie de l’huître perlière et à la technique de greffe. Certains jeunes décident de quitter Manihi pour aller y suivre cette formation et reviennent ensuite travailler dans l’une des dix fermes perlières que compte l’atollaujourd’hui. Souvent, la passion pour la culture de la perle se transmet de père en fils et il n’est pas rare que les enfants prennent alors la relève de leurs parents en travaillant à leurs côtés ou en montant leur propre ferme. Un sanctuaire marin préservé Traditionnellement, la pêche est le meilleur moyen de subsistance aux Tuamotu. Réputée mondialement pour son lagon, Manihi est l’un des plus grands réservoirs naturels à poisson de Polynésie. En effet, l’île est accessible par une passe unique, bordant la rive nord du village, aux abords duquel les habitants ont longtemps eu pour habitude de pêcher leur nourriture. Afin de veiller à la préservation des richesses marines FliR TRI-liTi Banc de chirurgiens bagnards/Shoal of convict surgeonfishes. IMF Pêcheurs du village nettoyant les poissons perroquets. Village fishermen cleaning parrotfishes. de son atoll, le maire Mireille Haoatai-Liz et ses adjoints ont décidé en 2017 d’instaurer un rāhui, ou interdit de pêche, dans une zone quasi triangulaire formée en extérieur par la limite de 300 mètres autour du tronçon sud-est de l’île allant d’un côté jusqu’à l’extrémité de l’aéroport, et de l’autre jusqu’au bout du motu du village et se rejoignant en intérieur. Cette restriction s’applique uniquement dans cette zone protégée réglementée (ZPR) de l’atoll qui est le plus densément peuplé, la majeure partie de l’île restant toujours pleinement accessible aux pêcheurs. Malgré les quelques réticences de ces derniers, tout le monde s’accorde à présent à dire que la méthode de la ZPR commence à porter ses fruits et permet aussi bien aux férus de pêche qu’aux visiteurs en quête de belles découvertes sous-marines de s’adonner à leur passion. Bien que les bateaux de ravitaillement en provenance de Tahiti fassent escale au quai une à deux fois par semaine, le poisson demeure toujours au menu de la majorité des repas des îliens qui ne manquent pas une occasion de sortir en mer en quête de cette précieuse ressource. |