Pererina Tehio, Directrice du cjA de Rimatara, le seul des Australes. Pererina Tehio, headmistress of RiMATAra’s CJA, the only one in the Australs. 60 Fière, une des jeunes élèves montre sur son i-pad des motifs venus des Philippines dénichés sur Internet et qui l’ont inspirée. Il faut bien sûr préserver les traditions, mais elles ne peuvent être figées pour l’éternité telles des pièces de musée en vitrine ! D’autant plus que cet artisanat connaît une forme de renaissance et de nouvelle reconnaissance. Il ne séduit plus seulement les mama, les anciennes générations et les défenseurs farouches de la « tradition ». Les plus jeunes aussi se tournent vers ces réalisations, valorisant les savoir-faire locaux et des ressources renouvelables issues d’un territoire proche. On sait qui a fait, d’où cela vient et comment c’est fait ! Cette tendance apparaît finalement logique dans un contexte plus global de dénonciations des excès de la mondialisation avec ses produits standardisés, sans âme, et, parfois sans éthique. Une certaine jeunesse aisée de Papeete s’entiche même de ces créations au point de laisser dans ses placards les sacs et autres accessoires des grandes marques de luxe mondiales… Bref, c’est devenu « tendance » ! Du coup, il faut des bras ou plutôt des doigts pour fournir les pièces qui seront vendues souvent lors des expositions et salons sur l’île de Tahiti. Il faut aussi compter sur les visiteurs qui ont des coups de cœur et achètent sur place. Comme le reconnaît Pererina Tehio, la demande est maintenant forte. C’est donc au bout de leurs doigts que les artisans de Rimatara prennent en main leur avenir et le tiennent fermement. Pour en savoir plus sur le tressage aux Australes, on lira avec grand intérêt l’ouvrage Tressage, Objets, matière & gestes d’hier et d’aujourd’hui, Hinanui Cauchois, Éditions Au Vent des îles (2013) RiR TF11liTi Of course you must preserve the traditions, but they shouldn’t be kept like museum objects, culture and art are always evolving ! This artformis undergoing a genuine renaissance. It is attracting not just the mamas, the older generation that fiercely defended the « tradition ». The youngsters are also inspired to learnthe local art and then to go on and improvise, using a sustainable resource from the region. It is all the more precious because we know who made the object, where it came from and how it was made ! It is a logical trend, in the context of a general backlash against the excesses of globalization with its standardized products, lacking character and sometimes ethics. A certain type of wealthy youngster in Papeete has become infatuated with these types of creations, abandoning their chic international brands of bags and accessories… To summarize, pandanus has become an ecological fashion statement ! This is why there is a need for increasing numbers of hands, or rather fingers to produce the objects that are often sold during craft fairs and exhibitions on the island of Tahiti. You can also count on visitors to the island who fall for the handiwork and buy on site. As Pererina Tehio has realized, this is a growth industry. It is clear that the craftspeople of Rimatara are holding their future at the tips of their agile fingers. To find out more about the Austral Islands weaving, you can read this interesting book : Tressage, Objets, matière & gestes d’hier et d’aujourd’hui (Weaving, Objects, Materials and Techniques of today and yesterday, Hinanui Cauchois, Edition Au Vent des Iles 2013) Rouleau de pandanus./A roll of pandanus. |