Le littoral est riche en formations de corail fossilisé. Généralement appelées feo, ces structures portent aussi le nom de mato./The coast is dotted with blocks of fossilized coral. Generally called feo, these small cliffs are also called mato. 40 Il a été alimenté par l’existence dans cette région du Pacifique de « points chauds », des zones situées sous l’écorce terrestre d’où remontent, depuis le manteau profond, des panaches de matière en fusion. Le volcan perce alors l’écorce et le plancher océanique, phénomène puissant capable d’édifier ces constructions de laves titanesques. Mais les points chauds sont fixes tandis que l’écorce terrestre se déplace : ici, en direction du nordouest et à une vitesse moyenne de 11 cm par an. Du coup, au fil des temps géologiques, le volcan se voit privé de sa source d’alimentation. Son activité décline et cesse. Sa partie émergée subit l’érosion marine et climatique. Tel fut le destin de Rimatara. Sa partie centrale, si charmante avec son alternance de vallons et de petits plateaux, est bien le reste de ce volcan initial. On y trouve cette terre rouge caractéristique de l’île issue de la dégradation des matériaux volcaniques originels. Et si cette île haute est si « petite » c’est bien parce qu’elle est la plus ancienne de l’archipel : sa formation remonte à 20 millions d’années, puis après l’arrêt de l’activité volcanique, 15 millions d’années auparavant, l’érosion a eu le temps de faire son œuvre. Une autre aventure notable est venue marquer son destin. En raison de mouvements très localisés de la croûte terrestre, l’île fut soulevée rapidement de plusieurs mètres. C’est ce qui explique la présence sur son littoral de falaises calcaires d’origine coralliennes, appelées mato, pouvant atteindre une quinzaine de mètres de hauteur. Il s’agit en fait de son ancien récif corallien aujourd’hui hors d’eau. Cette particularité géologique constitue un des grands charmes de l’île car elle a créé un littoral de belles plages de sable blanc entrecoupées de criques rocheuses aux eaux calmes et limpides, plus particulièrement dans sa partie sud et sud-ouest. Un littoral typique que l’on trouve dans sa plus belle expression entre les localités de Mutuaura et Anapoto. Le site le plus célèbre est la baie des Vierges, aussi nommée bain des Vierges, près de Mutuaura. D’autres merveilles sont cependant à découvrir et à parcourir comme la belle et grande plage de Mutuaura bordée par le motu Rama et le motu Uta. La nature a donc fait ici une œuvre utile et belle comme elle sait si bien le faire en prenant son temps. Des Polynésiens installés depuis un millénaire Comme les autres îles de l’archipel, Rimatara fut peuplée par les Polynésiens un millénaire auparavant. Les spécialistes estiment que les Australes furent le dernier des cinq archipels de notre territoire à avoir été colonisé. Bien qu’ayant des rapports et des échanges fréquents entre eux, ces archipels développèrent chacun une identité propre lors de ces temps qualifiés de préeuropéens (c’est à dire antérieurs aux premiers grands contacts entre ces deux civilisations vers la fin du XVIII e siècle). Il en fut de même aux Australes et l’isolement de ces îles séparées par plusieurs centaines de kilomètres de mer leur permit de développer et conserver des spécificités culturelles. |