Photos : P.BACChet s’iL EsT UNE CoUTUmE soCiALE biEN sPéCiFiqUE à LA PoLyNésiE FrANçAisE ET biEN ANTériEUrE à L’ArrivéE dEs EUroPéENs, C’EsT CELLE du FA’A’AMURA’A, TErmE LA PLUPArT du TEmPs rAmENé à CELUi dE FA’A’AMU, L’AdjECTiF EN déCoULANT. CE voCAbLE, qUi sigNiFiE « FAirE mANgEr », A soUvENT éTé éTENdU à ToUTEs LEs FormEs d’AdoPTioN ALors qU’iL rECoUvrE UNE PrATiqUE biEN diFFérENTE dEs PrATiqUEs oCCidENTALEs. CoUTUmE ANCiENNE, iL CoNTiNUE à vivrE AU FENUA AvEC sEs sPéCiFiCiTés, mALgré L’évoLUTioN dEs mENTALiTés. Parmi les travaux récents les mieux documentés sur la société tahitienne, d’autrefois comme contemporaine, on trouve ceux menés en 2007 par Patrick Cerf, gynécologue obstétricien qui a fréquenté la Polynésie française à partir de 1982 avant de s’y installer en 1994. Également docteur en anthropologie sociale et culturelle, ce praticien s’est notamment intéressé, dans le cadre d’un DEA puis d’une thèse en anthropologie, à la place sociale des femmes polynésiennes, mais aussi à la sexualité de ces dernières ainsi qu’à leur désir d’enfant. Ses recherches, poursuivies sur les rapports de genre féminin/masculin ont donné lieu à la rédaction d’un ouvrage devenu une référence, La domination des femmes à Tahiti - Des violences envers les femmes au mythe du matriarcat. Dans ce livre, il donne une définition précise du fa’a’amu  : « Le fa’a’amu (mode d’adoption polynésien) se réfère à l’adoption d’un enfant, souvent par les grands-parents, oncles et tantes, frères ou sœurs, mais parfois par des personnes étrangères à la famille, qui devenaient les parents nourriciers. Il n’y avait jamais de méconnaissance des parents biologiques et les contacts entre les deux familles étaient quasiment toujours maintenus. D’ailleurs le fa’a’amu ne pouvait être que temporaire. Le terme fa’a’amu vient de la racine « nourrir », et, en Polynésie, le partage de la nourriture crée des relations d’allégeance et de hiérarchie de type parents-enfants aussi fortes que la liaison par le sang. Cette « circulation » des enfants faisait partie des échanges sociaux qui contribuaient à établir des alliances ou à renforcer les liens entre les parties. CULTURE La coutume polynésienne de l’enfant fa’a’amu The Polynesian custom of child fa’a’amu If There Is a soCIal CusTom ThaT Is sPeCIfIC To frenCh PolynesIa, Clearly Pre-daTIng The arrIval of euroPeans, IT Is The fa’a’amura’a, a TermThaT Is usually abbrevIaTed To fa’a’amu, The resulTIng adjeCTIve. The word, ThaT lITerally TranslaTed means « To feed », has ofTen been used as a blankeT Termfor all dIfferenT forms of adoPTIon, Though IT refers To a CusTom ThaT dIffers sTrIkIngly from The wesTern PraCTICe. IT Is an anCIenT TradITIon ThaT ConTInues Today In The fenua maInTaInIng ITs sIgnIfICanCe, desPITe ChangIng aTTITudes. among the most recent and through studies carried out on Tahitian society, past and present, we find a study from 2007 by Patrick Cerf, gynecologistobstetrician who visited French Polynesia from 1982 onwards, before settling here in 1994. Also doctor in social and cultural anthropology, this practitioner was particularly interested in the social status of Polynesian women, as wellas their sexuality and desire to have children, as part of a Dea (a Masters’degree) and an anthropology thesis. This research, focused on relationships between men and women resulted in the publication of the book, la domination des femmes à Tahiti - des violences envers les femmes au mythe du matriarcat (The domination of women in Tahiti – Violence against women making myth of matricarchy)¸ has become a reference text on the subject. in the book, he gives a precise definition of fa’a’amu  : « the fa’a’amu (polynesian adoption) refers to the adoption of a child, often by the grandparents, uncles and aunts, brothers and sisters, but also sometimes by strangers to the family, who become foster parents. The identity of the biological parents is never unknown and contact between the two families is almost always maintained. The fa’a’amu is only a temporary situation. The termfa’a’amu comes from the root « feed », and, in French polynesia the sharing of food creates allegiances and a hierarchy like that of a parent and child, just as strong as the ties created by blood. This « sharing » of children was part of social exchanges that contributed to establishing alliances or strengthen ties between parties. The request for the gift of a child was culturally prescribed and refusing the request not easily done. FliR TRHiTi 57