le plus gros site du genre, ou sa version hexagonale Fanfic-frnet. Et, surtout, qui pourrait créer un précédent dans te monde de l'édition. « La relation entre l'auteur et l'éditeur a radicalement changé. On peut désormais prendre rendez-vous avec un professionnelet lui dire avec aplomb:'J'ai déjà dix millions de lecteurs, ça vous intéresse ? " L'expérience est surréaliste ! », déclarait, toujours au New York Times, Anna Todd, visiblement comblée. Menacés sur Leur terrain, certains auteurs sont moins enthousiastes. « Je trouve que reprendre des personnages déjà existants est une manière très paresseuse de faire lorsqu'on se revendique écrivain », confiait à des journalistes australiens l'auteur de Game of Thrones, George R. R. Martin, qui s'est parfois vu « doubler » dans la rédaction de son intrigue par des fans en ébullition. « Ces personnages m'accompagnent depuis 1991, ils sont réels pour moi. Je sais exactement ce qu'ils feraient ou nom Et certains fans s'en emparent pour les mettre dans des situations qui ne correspondent pas du tout à ce qu'ils sont », déplorait-il encore, invitant les auteurs de fanfictions à créer leur propre univers littéraire au lieu de « voler » celui des autres. GARE AUX PROCÈS POUR PLAGIAT ! Une question de respect, mais aussi de conformité juridique, car s'inspirer d'histoires déjà existantes c'est prendre le risque d'être condamné pour plagiat Pour être publiée, E.L. James, t'au te u re de Fifty Shades of Grey (Cinquante Nuances de Grey), a ainsi dû soigneusement gommer toute référence à Twitight, roman dont elle s'était inspirée. Afin de régler ce problème à la racine, Amazon a lancé, en mai 2013, Kindle Worlds, première plateforme légale de fan-fiction du monde. L'idée ? Signer en amont des accords avec les ayants droit de séries comme Gossip Girl, Pretty Little bars ou Vampire Diaries, tout en s'assurant la primeur des meilleures fan-fictions si jamais it était question un jour de les éditer. Concrètement, chaque roman est vendu entre 99 cents et 4,99 dollars, une somme partagée entre Amazon, les franchises et les auteurs, à hauteur de leur audience. Du triplement gagnant en somme. LA FAN-FICTION FAIT SON ENTRÉE À L'UNIVERSITÉ De là à parler de nouveau genre littéraire, il n'y a qu'un pas que certains n'hésitent pas à franchir. Au printemps dernier, Anne Jamison, professeur de littérature anglo-saxonne, a enseigné cette « discipline » à la prestigieuse université de Princeton, aux États-Unis, dans le cadre d'un cursus consacré à l'histoire de la pop culture. Un cours très suivi. Pour la professeure, aucun doute : « S'il y avait davantage d'auteurs masculins, on ne questionnerait sans doute pas sa légitimité littéraire. » Comme pour accréditer cette thèse, un site britannique consacré au phénomène des fans, le Fan Studies Network, se propose même d'étudier de manière académique certaines de ces œuvres 2.0. Une façon peut-être aussi — qui sait ? — de dénicher parmi tous ces modestes feuilletons à l'eau de rose quelques pépites qui brilleront bientôt en tête de gondole des libraires. CLAIRE LEFEBVRE CC C E-r ÉSUvA S DRF\]E E\AVEC J DR FESSC\\EL ET LI JRF'UA IFJÀ D X muo\s LE7-1.,RS nA v, \TrPES SV ? "