IL DIT TOUT avaient besoin de lui pour qu’on parle des réfugiés ou d’autres thèmes importants. Sais-tu pourquoi Titeuf a autant de succès ? Zep : Je n’en sais rien. Sincèrement, je n’ai aucune maîtrise sur le succès d’un album. Le seul truc que je peux faire, c’est qu’il soit réussi. Titeuf est apparu en 1992. Comment expliques-tu qu’il perdure ? Zep : Pour la petite histoire, j’ai commencé à le proposer à tous les éditeurs. En dehors des éditions Glénat, ils l’ont tous refusé. J’imagine qu’il plaît toujours, car avec son humour il permet de faire perdurer l’enfance qu’on a oubliée. N’es-tu jamais lassé de Titeuf ? Zep : Il ne faut surtout pas user le plaisir… Je ne crée ses albums que quand j’en ai envie et que j’ai quelque chose à raconter. Au départ, j’inventais ses histoires avec une sorte d’urgence et de frénésie. J’ai d’ailleurs pratiquement écrit ses trois premiers albums en un an. Depuis, j’intercale d’autres albums et d’autres projets, ce qui me permet d’être content de le retrouver. As-tu des points communs avec ton personnage ? Zep : Enfant, j’étais moins téméraire que lui, mais très curieux. J’étais aussi tout le temps amoureux, car ça me donnait l’impression de grandir… Grâce à lui, j’ai pu revivre énormément de situations que j’avais juste entrevues. n D “ Je ne crée des albums de Titeuf que quand j’en ai envie. ” IL L’A LU ET A AIMÉ 14 IL(S) / ELLE / SON DERNIER ACHAT Un ampli guitare des années 1970. SON PSEUDO Zep est fan du groupe de rock Led Zeppelin et le fanzine qu’il faisait au lycée s’appelait déjà Zep. 14 Tit Titeuf me permet de poursuivre mon enfance et j’avoue que c’est assez savoureux. Pourquoi as-tu accepté que Titeuf devienne aussi un héros de série télé et de jeux vidéo ? Zep : J’aime bien l’idée qu’un personnage qui devient populaire sorte de ses albums. Petit, je croyais que Lucky Luke, Popeye ou encore Spirou existaient vraiment. Voir leurs marionnettes à la télé apportait de la crédibilité à cette idée. J’accepte que ce personnage soit décliné tant que son esprit est respecté. Que penses-tu de ton parcours ? Zep : J’ai eu la chance de pouvoir publier les livres que j’ai imaginés. Cela dit, je serais incapable de refaire mes vieux albums, car mon rapport à l’enfance a changé. Je suis devenu parent et, dans quelque temps, je vais probablement être grand-père. Parallèlement, j’ai eu la possibilité de repartir en enfance. C’est une sensation assez étrange… Comment s’annonce ta rentrée ? Zep : À la fin de l’été, avec la rentrée scolaire, je ressens toujours un peu de nostalgie. J’aime donc cette idée que Titeuf puisse apporter quelque chose de joyeux à ce moment-là. À part ça, je suis en train de travailler sur un album graphique, qui sortira en novembre. « Ce tome de Titeuf m’a bien fait marrer. J’ai eu parfois l’impression qu’il racontait ce que j’avais moi-même fait en colonies de vacances. J’ai aussi adoré la planche sur les cartes postales et celle du voyage en train, quand il se rendent au camp du bois des ours. Franchement, ça sent le vécu... » Olivier Septembre 2021 |