Lli INSPIREZ-VOUS ! 60 « Pour aider, guider, soutenir. » À quelques semaines du grand lancement, le fondateur de L’Escalator, Maurice Lévy, a accepté de partager avec nous son expérience d’entrepreneur. De quoi donner l’envie à certains ! LE BON CONSEIL Les ingrédients pour réussir sont bien connus. Il faut, déjà, une grande idée. Ensuite, un caractère d’entrepreneur et une détermination absolument acharnée. Et, enfin, une formidable qualité d’exécution et de la discipline, au quotidien. Texte : Yanis Hachemi Illustration : Mariette Guigal pour Air le mag Quel est l’ADN de L’Escalator ? Maurice Lévy : L’Escalator est destiné aux gens qui ont des idées et qui n’ont pas été favorisés. Autrement dit, des gens qui ont les idées et l’envie d’entreprendre, mais qui n’ont ni les contacts ni les moyens pour le faire. C’est un projet de longue haleine ? M.L. : Oui, je le porte en moi depuis longtemps et on y travaille depuis trois ans. Dans tous les cas, cela aura mis trop de temps. (Rires.) Vous savez, les bonnes idées ne s’arrêtent pas au périphérique ou à des types de personnes. Il y en a partout ! Dans cette France où des inégalités subsistent, il y en a aussi devant l’entrepreneuriat. Pourquoi ne pas permettre à des gens qui ont des idées de les réaliser ? C’était un chemin complexe ? M.L. : Oui, malgré mon expérience. Aujourd’hui, nous sommes prêts à nous lancer et avons trois ans pour prouver que L’Escalator va marcher. Et cette réussite dépend essentiellement des start-up. Comment sélectionnez-vous les candidats ? M.L. : On juge de l’idée, d’abord, et ensuite de l’envie. La décision appartiendra à un jury. Ce que l’on cherche, ce sont des gens qui ont le drive, l’envie de mener à terme leur idée ! Est-ce le bon moment pour se lancer, en pleine crise ? M.L. : Il n’y a jamais de bon moment ! Si on attend le bon moment, on risque d’attendre toujours. Quand vous avez envie d’entreprendre, cette envie, elle vous tenaille. Elle est là ! Vous avez envie de réussir. Dans une période de crise, il y a autant de risques que d’opportunités. C’est même peut-être le moment opportun. La première promotion arrive. Quel message adresser aux candidats ? M.L. : On va vous aider, vous guider, vous soutenir. Ceci ne vous coûtera rien, sauf qu’on prélèvera un pourcentage de la société pour que l’engagement soit mutuel. Ce n’est pas une association ou de la charité : L’Escalator s’engage à vous aider, et vous vous engagez à réussir, à consacrer le temps et l’énergie nécessaires pour que le projet s’envole. Quels types de projets, d’ailleurs ? M.L. : Toute bonne idée est la bienvenue, pour autant qu’il y ait une dimension numérique forte. Ensuite, deux idées équivalentes, l’une avec un impact positif et l’autre sans ; on choisira évidemment l’impact positif. Quel conseil vous a-t-on donné, que vous pourriez donner à votre tour ? M.L. : On peut le présenter de deux façons. Allégorique, c’est « aux innocents, les mains pleines ». Et de manière plus prosaïque : « Je ne savais pas que c’était impossible, je l’ai fait. » C’est bien cela qui m’a guidé ! « L’Escalator embarquera ceux qui veulent monter plus vite. » Décembre 2020 - Janvier 2021 Noun Project Picto |