FAUT QU’ON EN PARLE C’est un petit « toudoum » qui a fait beaucoup de bruit en arrivant en France, il y a 6 ans. Car, en 2014, Netflix a à la fois fait grincer beaucoup de dents et suscité de l’admiration. Depuis, la plateforme de SVOD (abréviation de Subscription Video on Demand, vidéo à la demande par abonnement, en français) s’est non seulement imposée auprès du grand public, mais a aussi vu pointer une sacrée concurrence. HBO Max, Disney+, Amazon Prime Video… ils sont nombreux à s’être lancés dans la course, avec plus ou moins de succès, déclenchant une vive concurrence. DES ORIGINES À L’ÉVOLUTION Lancée dans sa version digitale en 2007 (voir encadré p.47) aux États-Unis, Netflix crée une mini-révolution : proposer tout un contenu vidéo à regarder partout, tout le temps et en toute légalité, et pour une somme assez modeste. Cette évolution de l’entreprise basée dans la Silicon Valley est une réponse à la fin imminente des vidéoclubs, mais aussi une façon de surfer sur le succès grandissant du streaming (alors bien souvent illégal). Au fil des ans, avec le nombre grandissant de ses abonnés, la force de Netfl ix passe aussi par ses contenus personnalisés et par son offre adaptée aux habitudes de visionnage : chacun choisit ce qu’il regarde, et la façon dont il le regarde. Une expérience qui séduit très rapidement, au point de permettre le développement à l’international. 48 Face au succès retentissant de Netflix, nombreux sont alors ceux à suivre le mouvement. Outre-Atlantique, les plateformes SVOD se multiplient. Les grands groupes de télévision (CBS, HBO), les studios hollywoodiens (Warner Bros, Disney), ou encore les grandes compagnies numériques (Amazon, Apple) s’y mettent. Tout le monde veut prendre part à cette nouvelle révolution digitale dont le public raffole. LA FORCE DE L’IDENTITÉ Prendre part, certes, mais en misant sur la différence, sur sa propre identité, pour capter son audience ! C’est ce que Netflix a très rapidement compris : on ne peut se contenter de films ou de séries que le spectateur a déjà vus au cinéma ou à la télévision. Il faut développer du contenu original, qui correspond aux habitudes et aux goûts des abonnés. C’est en analysant ces données de visionnages que la plateforme développe sa première série, House of Cards, en 2013. En quelques années, Netflix est ainsi devenue le centre de productions à destination du grand public et des jeunes, avec des films d’action, des séries fantastiques et des teen dramas. Un positionnement dont se démarque Amazon Prime Video, qui préfère miser sur les productions osées et décalées, plus adultes, à l’image de Good Omens, d’American Gods, de The Man in the High Castle ou de The Boys ; tandis que Disney+ capitalise sur ses communautés familiales et ses accros aux univers de Marvel et de Star Wars. Ce qui était le marquage de l’identité d’une plateforme de SVOD est aujourd’hui devenu une nécessité commerciale : actuellement, aucune ne peut se lancer sans promettre du contenu original, qui est même « Le contenu original est même devenu un argument de vente. » Décembre 2020 - Janvier 2021 |