76 Boussoles point de départ Collection automne-hiver 2016. 2016 Fall-Winter collection. Inspiration vagabonde En 2011, Marguerite Bartherotte lance G.kero, sa marque de petits hauts ornés de personnages ultracolorés ou d’animaux totémiques. Son lieu secret : son atelier sans murs, à côté de l’océan. PROPOS RECUEILLIS PAR Violaine Gérard Sa grand-mère, peintre amateur, avait un bateau nommé Silence. Un silence indispensable à la création de Marguerite Bartherotte, qui dessine, « c’est viscéral, depuis [qu’elle a] 3 ans ». Elle a aussi réalisé des tableaux abstraits, a passé un an à Rome chez une cousine peintre dont elle admire les couleurs très personnelles, puis a étudié le dessin animé à La Cambre (Belgique), avant de revenir à l’essentiel. Le dessin au trait, sans retouche, qui naît sous le feutre-pinceau lorsqu’elle a capté l’allure juste. Marguerite, qui a commencé dans la mode en traçant des « nanas » sur les tee-shirts de son frère, joue cette saison avec les « stéréotypes de l’hiver » (sapin, skieurs, bleu glace) et les animaux. Les gros plans, les disproportions qui échappent au fguratif ouvrent sur l’abstrait et la poésie. Sous la marque G.kero, elle a fait « bondir le dessin dans la rue », comme une exposition mobile d’attitudes facétieuses croquées d’une palette qui claque. Matisse, Reiser, Miró, Bowie et les photos de Masai de Mirella Ricciardi nourrissent son imagination. Lorsque Marguerite a 7 ans, ses parents s’installent dans une cabane au Cap-Ferret où livres et musique sont à la libre disposition des six enfants. Un accident a laissé une ligne sur son visage et fxé le vif souvenir de sa petite enfance, or « l’imagination, c’est la mémoire ». Elle a une solide confance en son art, tout en s’étonnant de son succès, et lorsqu’on lui demande ce qu’évoque « embrasser la terre », thème de ce numéro, elle répond « un baiser divin ». Nomadic inspiration In 2011, Marguerite Bartherotte launched G.kero, her brand of tops displaying images of totemic animals or brightly colored fgures. Her grandmother, an amateur painter, had a boat christened Silence. A silence that is essential to Marguerite Bartherotte, who has been drawing, instinctively, since age three. She worked on abstract canvases, then spent a year in Rome with a painter cousin, whose highly personal colors she admired. She studied animation in La Cambre (Belgium), then got back to her roots : pure line drawings. This season, Bartherotte, who started in fashion by drawing images of girls on her brother’s tee-shirts, is playing with « winter stereotypes » (pine trees, skiers, icy blue) and animals. Close-ups, skewed proportions veering from fgurative to abstract, and poetry. Her G.kero brand « has pushed drawing into the street. » Matisse, Reiser, Miró, Bowie and Mirella Ricciardi’s photographs of the Masai feed her imagination. When she was seven, her parents moved to a cabin in Cap Ferret, where books and music were omnipresent for the six children. For her, « imagination is memory, » and she maintains a keen memory of childhood. She is confdent in her art, but surprised by her success. When asked what « embracing the earth » (this issue’s theme) means to her, she says, « a divine kiss. » Marguerite Bartherotte - G.Kero |