Agir Par la Culture n°25 jan/fév/mar 2011
Agir Par la Culture n°25 jan/fév/mar 2011
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°25 de jan/fév/mar 2011

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Présence et Action Culturelles

  • Format : (210 x 297) mm

  • Nombre de pages : 40

  • Taille du fichier PDF : 1,3 Mo

  • Dans ce numéro : dossier... contre vents et mainstream ?

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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22 palestine l’école de cirque à bir zeit : c’est parti ! L’École de Cirque palestinienne écrit une nouvelle page de son histoire : le projet architectural du bâtiment qui va les abriter a reçu financements et autorisations. Récit d’une aventure humaine et solidaire qui se concrétise. L’ÉCOLE DE CIRQUE SE CONCRÉTISE ! Le 2 février 2011, l’École de Cirque palestinienne, représenté par M. Shadi Zmorrod, fondateur et Directeur général de l’École de Cirque palestinienne et le Consulat général de Belgique, représenté par M. Gérard Cockx, ont signé un accord d‘exécution du projet intitulé « Complément d’enseignement (éducation) traditionnel en Palestine par la formation professionnelle de cirque et le début de la construction de locaux adaptés » financé par le Gouvernement belge. Cet accord octroie un financement qui rend possible la construction des premiers locaux de l’École. Les travaux vont ainsi pouvoir commencer très prochainement. La première phase va consister en la réhabilitation et la restauration de bâtiments historique de la vieille ville de Bir Zeit qui étaient désaffectés. Une fois ces travaux achevés, au Printemps 2012, l’École pourra initier et développer ses programmes de formation de cirque à un niveau professionnel. Formateurs, entraîneurs et élèves pourront ainsi jouir d’un Palestinian circus school espace approprié pour exercer leur art. Le propriétaire des bâtiments historiques (voir photos), le Dr Hanna Nasir, fondateur de l’Université Bir Zeit, a cédé son bien à l’École pour une durée minimale de 15 ans. Les travaux de réhabilitation et de restauration seront réalisés par RIWAQ, le Centre palestinien de conservation du patrimoine architectural. La Municipalité de Bir Zeit a chaleureusement accueilli le projet et a approuvé tous les plans de reconversion du site qui accueillera l’École. R ETOUR SUR UN R ÊVE QUI DEVI EN T RÉALITÉ Le rêve de construire une école de cirque en Palestine est né dès les premiers stages de formation de cirque en 2006. Pendant un temps, l’École a cherché à acquérir un chapiteau de cirque. Si elle avait du sens symboliquement, cette idée s’est rapidement révélée impraticable en raison de la mobilité très limitée et de l’insécurité qui règne là-bas et qui sont dues au contexte politique. Il est donc apparu que, pour offrir un endroit sûr et adapté aux enfants et aux jeunes Palestiniens afin de les former aux arts de cirque, l’École devait elle-même construire une salle de cirque. C’est suite à l’opération Asseoir l’Espoir, organisée par Présence et Action Culturelles, qu’a pu naître un partenariat avec la Faculté d’architecture La Cambre Horta de l’ULB. Celui-ci a porté sur la conception puis la construction d’un bâtiment où pourrait résider l’École. En avril 2009, un atelier commun a débuté en Palestine. Il a regroupé des étudiants de la Cambre Horta et du département d’Architecture de l’Université de Bir Zeit, sous la houlette de leurs professeurs respectifs Patrice Neirinck et Layla Qarout. En est sortie une série de programmes architecturaux qui portaient sur différents sites de Ramallah et ses alentours. L’un des concepts présentés projetait d’installer l’École de cirque dans le vieux centre de Bir Zeit. Ouvert sur l’espace extérieur, s’intégrant harmonieusement au quartier, au paysage et mettant en valeur le patrimoine local, il a retenu l’attention de l’équipe de l’École de cirque et du Consulat général belge à Jérusalem. Depuis l’histoire continue et le rêve devient peu à peu réalité ! Aurélien Ber thier d’après le communiqué de presse de la PCS Projet en ligne sur : http://buildacircus.over-blog.com/École palestinienne de cirque : www.palcircus.ps Asseoir l’espoir : http://asseoirlespoir.be/
LA « BELLE RÉSISTANCE », D’AÏDA à BRUXELLES Huit élèves de rhétorique accompagnés de leur professeur d’Anglais et d’un enseignant libertaire, photographe à ses heures, se sont embarqués en 2009 dans un voyage de fin d’année bien singulier. Destination peu habituelle : la Palestine. Objectif : (se) rendre compte de la situation sur place. Leur récit, aujourd’hui édité, a été présenté le 10 février dernier. QUINZE JOURS DE PARTAGE ET DE DÉ- COUVERTE Les élèves intéressés par ce projet d’échange culturel et solidaire avec de jeunes réfugiés palestiniens du camp d’Aïda et du Al-Rowwad Center (Centre de formation culturelle et théâtrale) sont partis du 2 au 16 avril 2009. Ce voyage, ils l’ont préparé sous le patronage de l’Agence Belgo Palestinienne Nadia Farkh, Henri Wajnblum, Marianne Blume ou encore Leïla Shahid ont tous été de bons conseils pour leur faire profiter au mieux de leur expérience de terrain. Ces quinze jours de voyage ont été quinze jours de découvertes, de chocs et d’émotions fortes, de partages culturels, de rires et de pleurs. Quinze jours d’histoires entremêlées d’humanité, d’amitié et de rencontres inoubliables. Et de découverte de la « belle résistance », moyen pacifique et créatif, le plus souvent par des pratiques culturelles, d’exister malgré l’occupant, d’entretenir la mémoire populaire tout en canalisant le ressentiment créé par l’occupation. À leur retour, le groupe se promet de porter jusqu’à nous, sur le continent européen, la parole, le regard et l’existence de chacune et chacun d’entre eux par-delà le mur et les préjugés qui nourrissent la peur de l’autre, le rejet et l’indifférence. Sous le nom de groupe Taayoush, qui signifie « Vivre ensemble » en Arabe, ils décident de réunir et de croiser leurs récits et débutent un travail d’écriture. Présence et Action Culturelles, et plus spécifiquement Dominique Surleau (coordinatrice de la campagne « Asseoir l’espoir »), a choisi d’accompagner l’édition de ce recueil qui ne tombe pas dans l’angélisme loin s’en faut. Il donne la juste mesure de ce que vivent au quotidien ces jeunes palestiniens, la génération Intifada. Intifada qui, contrairement à la traduction que l’on en a faite sur notre continent, n’est pas, souligne Leïla Shahid, Déléguée générale de Palestine auprès de l’Union européenne, de la Belgique et du Luxembourg, « le mot arabe pour désigner un acte de violence contre quelqu’un, une guerre des pierres, mais bien se re-dresser, relever la tête, re-prendre confiance en soi, ré-affirmer son droit à vivre, le soulèvement, la résistance d’un peuple bafoué de ses droits identitaires ». TRANSMETTRE LA BELLE RÉSISTANCE Le 10 février 2011, au Sacré-Cœur de Lindthout (Bruxelles), ces huit élèves et leurs professeurs ont présenté, au public venu nombreux, leurs récits de voyage. Ce soir-là, la promesse de porter leur témoignage a pris tout son sens. Tour à tour, Sophie, Bénédicte, Marine, Diane montent sur scène avec un aplombhors du commun, habitées qu’elles sont par leur envie de raconter les checkpoints, l’humiliation, l’exiguïté de l’espace réservé à l’humain dans le camp d’Aïda, la puanteur, l’angoisse, l’émotion, la douleur, la peur, l’insoutenable qui envahissent le corps et l’esprit. Alors, elles racontent la « Belle Résistance » initiée par plusieurs artistes palestiniens et mise en œuvre dans divers camps de réfugiés. Des cris d’enfants s’en échappent, des éclats de rire… oui, malgré l’ignorance de leurs droits, malgré le chaos et la violence quotidienne, la résistance culturelle s’organise. Elle est palpable, belle, joyeuse ! Le groupe Taayoush use de talent et d’originalité pour faire partager leur ressenti. Laetitia, la plus âgée du groupe, explique que ce livre est la traduction de leur propre résistance, qu’il était vital et nécessaire pour eux d’écrire ce recueil de témoignages tant ils ont vécu des choses emplies d’humanité vraie. Ces jeunes d’ici et de là-bas continuent à s’échanger des nouvelles par la voie du courriel très régulièrement, le plus naturellement du monde. Et le groupe ne désespère pas de faire venir un jour ces jeunes palestiniens en Belgique ou en Europe. Ils sont actuellement à la recherche de moyens financiers, mais ça avance doucement. On croise les doigts très forts ! Sabine Beaucamp J..i }lELLE Nists-m.9LL', VlirrLlLi IIWI IKL7 i La Belle Résistance, « Dites-leur, pour nous… » Groupe Taayoush palestine F+f.IIr'ti4+Jzazdlao c Préface par Leïla Shahid Postface par Marianne Blume PAC Editions, 2011 10 € (commande : edition@pac-g.be) www.taayoush.be/23



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