Agir Par la Culture n°22 avr/mai/jun 2010
Agir Par la Culture n°22 avr/mai/jun 2010
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°22 de avr/mai/jun 2010

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Présence et Action Culturelles

  • Format : (210 x 297) mm

  • Nombre de pages : 16

  • Taille du fichier PDF : 5,2 Mo

  • Dans ce numéro : pauvreté... défilés précaires.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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, Pauvreté : défilés précaires 2010 est consacrée Année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exc lusion sociale. PAC s’est beaucoup intéressée à ce fléau grandissant, la crise financière aidant ! Le Mouvement PAC a publié un numéro de la collection « Les cahier s de l’éducation permanente » sur les nouvelles for mes de pauvreté en 2008 et la régionale de Dinant-Philippeville a développé le projet « Le car rousel des Paufffsss ». Ce dossier commence par un état des lieux de la pauvreté à Bruxelles et en Wallonie, avant de revenir sur « Le car rousel des Paufffsss » dont l’initiatrice nous en explique toute la trame. Enfin nous vous présentons en quelques mots un projet de colloque organisé par PAC sur ces thématiques. Véronique Vincent 8 t 4
BRUXELLEs : AUGMENTATION DU NOMBRE DE SANS-ABRIS Rocco Vitali, Directeur du Réseau bruxellois de lutte contre la pauvreté, pose ici un diagnostic de la situation de notre capitale en matière d’urgence sociale et indique des pistes d’interventions possibles en la matière. A l’échelle du pays, 15% de la population vit sous le seuil « de risque » de pauvreté (soit 878 € par mois pour un isolé). En Région bruxelloise, c’est le cas de plus de 25% de la population. A Bruxelles, plus d’un tiers des enfants vit dans des familles sans aucun revenu du travail. Un jeune sur trois est au chômage. Les démographes estiment que la capitale verra sa population augmenter de 170.000 habitants d’ici 2020. Cela posera des problèmes en termes de logement : le marché locatif privé est tout simplement inabordable pour la majorité des usagers des services sociaux et le logement public est saturé : plus de 30.000 ménages sont en attente d’un logement social. Selon nos associations membres, les sans-abri présentent aujourd’hui des profils bien plus diversifiés qu’auparavant. Ainsi par exemple, par rapport à celle du début des années 2000, la population actuelle de la Maison d’Accueil des Petits Riens est plus jeune, plus fragile au niveau de la santé mentale et davantage polytoxicomane. Cette association accueille également plus de personnes qui ont perdu leur logement mais qui ont réussi à garder leur emploi. Mais si les profils se diversifient, il reste un point commun à la toute grosse majorité des sans-abri : la déliquescence du lien social. Au fil de leurs mésaventures, ils ont en effet perdu famille et relations. Dans les maisons d’accueil pour sans-abri, les demandes sont toujours aussi nombreuses, quelle que soit la saison. La proportion de très jeunes sans-abri augmente, ainsi que celle de ceux présentant de lourds problèmes de santé mentale. L’ensemble du secteur de l’aide aux sans-abri est débordé. La hausse des loyers du parc locatif privé pousse à considérer des formules alternatives d’habitats comme la seule solution réaliste pour certains des usagers. Et l’affaiblissement du lien social reste l’un des plus grands facteurs d’exclusion. L’accès au logement est donc l’une des grandes préoccupations des associations et des personnes vivant en pauvreté. Mais l’accès pour tous à ce droit inscrit dans la Constitution bute sur deux obstacles majeurs : la hausse des prix des loyers et la qualité des logements. Pour augmenter l’offre de logements de qualité à prix abordable, l’ensemble du tissu associatif spécialisé recommande d’agrandir le parc de logements sociaux et de soutenir davantage les agences immobilières sociales, qui sont un intermédiaire entre le secteur public et le secteur privé. La pauvreté ne se réduit pas au manque de revenus, mais celui-ci en est une composante essentielle et centrale. Audelà de l’augmentation des principales allocations et des salaires les plus bas, un nombre important d’acteurs associatifs recommande d’individualiser l’accès aux droits sociaux et de supprimer, dans ce cadre, le statut de cohabitant. Le statut de cohabitant est particulièrement discriminant pour les sans-abri. Certains CPAS considèrent les personnes hébergées dans les centres et maisons d’accueil comme étant des cohabitants et ne leur accordent de ce fait qu’une allocation dérisoire pour regagner leur autonomie (474 € net par mois).//Li EL 14./1./ip//h - De manière plus générale, c’est l’ensemble des dispositifs liés à l’octroi de revenus de substitutions qui devrait faire l’objet d’une réforme radicale et profonde. Les associations de défense des droits des personnes sans-emploi ne cessent de souligner les effets néfastes et dévastateurs des politiques d’activation des chômeurs sur les publics les plus défavorisés. Des procédures qui non seulement ne parviennent pas à réinsérer sur le marché du travail les bénéficiaires d’allocation mais qui, de surcroît, pénalisent prioritairement les publics les plus précaires et contribuent à augmenter l’écart entre allocataires vulnérables et les autres bénéficiaires. Enfin, dans un marché de l’emploi urbain et en crise, ces procédures contribuent à l’augmentation d’emploi de mauvaise qualité, « atypique » et mal rétribué. On assiste ainsi à l’essor d’une nouvelle catégorie de travailleurs : les travailleurs pauvres. Rocco Vitali Directeur du Forum bruxellois de lutte contre la pauvreté www.fblp.be wallonie : Etats de précarité en milieu rural La pauvreté se vit-elle autrement en région rurale qu’en milieu urbain, quels sont les points de convergence et de divergence entre l’un et l’autre ? C’est ce que nous avons demandé à Christine Mahy, à la fois Présidente du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté et Directrice du Miroir vagabond. Propos recueillis par Sabine Beaucamp Il ne faut pas, explique Christine Mahy, exclusivement lier l’ensemble des situations de grande précarité que nous connaissons actuellement aux effets de la crise de 2008. Elles avaient déjà été bien préparées des années et des années auparavant. Les périodes d’austérité ne datent pas de 2008, certes la crise financière prend toutes ses marques aujourd’hui, et n’arrange sûrement pas les choses, elle ne fait que les renforcer. La spéculation financière à tout craint fait tomber des hommes ! La privatisation des ser vices n’y est pas étrangère Le problème majeur de cette crise réside dans la privatisation des services publics, elle est un des éléments déterminants d’un appauvrissement certain. Ainsi, en milieu rural la privatisation de l’énergie sans réelle régulation du marché conduit à des situations de précarité. Autre point sombre de la spirale d’appauvrissement, c’est l’accès au logement, le peu d’aides à la location, pour peu que la région soit touristique le coût des loyers augmente fortement. Malgré les primes au logement, il n’existe pas vraiment de connexion directe entre celles-ci et la réalité Alexis Delier du marché. Que se passe-t-il alors dans les faits ? Les gens s’isolent, vivent dans des logements insalubres, se tournent vers des régions plus abordables et là un second obstacle intervient, le coût de la mobilité. Qui dit isolement, dit distance, dit obligation de véhicule ou achat d’abonnement et l’engrenage s’installe. Le projet de minibus qui desservirait un plus grand nombre d’arrêts et de villages est toujours à l’état de projet ! Les systèmes de covoiturage s’organisent. Autre service public qui bat de l’aile et qui perd de son côté humain, c’est la Poste. Autrefois, le facteur était plus qu’un distributeur de courrier, il rendait des petits services personnels qui construisaient sa bonhommie auprès des citoyens. Aujourd’hui le projet Géoroute a engendré du stress, de la démotivation et de l’impersonnel. Ce mécanisme de privatisation a plongé une série de personnes 9



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