à Paris n°9 avr/mai/jun 2004
à Paris n°9 avr/mai/jun 2004
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°9 de avr/mai/jun 2004

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Ville de Paris

  • Format : (210 x 265) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 4,7 Mo

  • Dans ce numéro : Logement social, de la vie dans la ville

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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34 àParis EXPOSITION Les instantanés olympiques de De Tokyo, en 1964, à Moscou en 1980, Raymond Depardon a couvert avec son regard l’histoire du sport et l’histoire internationale. Notre histoire tout simplement. A l’occasion de l’exposition de ses photos – parfois inédites –, qui aura lieu à l’Hôtel de Ville du 6 mai au 28 août, le reporter-photographe revient sur ses moments forts. Dernier passage de témoin lors du relais 4 x 100 mètres de Tokyo (1964). Les Américains seront médaillés d’or. « Tokyo, 1964. C’est mon premier voyage en Asie. J’ai 22 ans et je découvre la photographie sportive. Cela fait quatre ans que je suis photographe. Pour arriver à Tokyo, j’ai fait deux escales car à cette époque le vol passait par le sud du continent pour rejoindre le Japon. Je me suis arrêté en Thaïlande pour faire un petit reportage sur le pont de la rivière Kwaï et à Hongkong. Au début de ces Jeux Olympiques de Tokyo – les premiers pour moi –, j’essayais de comprendre. J’avais acheté un moteur pour appareil photos qui venait de sortir et qui me permettait de ne pas avoir à armer entre deux photos. Je me suis vite rendu compte qu’on ne triche pas avec les photos de sport. Il faut être au bon emplacement et au bon moment pour capter la force qui se dégage de l’athlète. Cette force grandit la photo parce qu’elle montre ce que la télévision ne peut pas rendre : cet instant où le sportif est emporté par sa propre énergie. L’athlète est seul face à l’effort. C’était la première fois, que je photographiais de l’athlétisme. C’est très difficile car il faut toujours devancer l’action, mais j’y prends un grand plaisir, au départ comme à l’arrivée. Il y a beaucoup de photos ratées pour peu de réussies, mais le challenge en vaut la peine. Il n’y a rien, dans cette discipline, en dehors de l’être humain qui fait un effort. Je suis très fier de cette image, au dernier passage du
Depardon relais 4 x 100 mètres. C’est l’une de mes plus réussies et elle est complètement inconnue. On voit vraiment que le Français Jocelyn Delecour a plus de deux mètres d’avance au dernier passage. Sans l’exploit de l’Américain Bob Hayes, les Français, les plus rapides au passage de relais, auraient pu gagner… Ils termineront à la troisième place. Je voulais les photographier dans le dernier virage alors je me suis placé parmi les spectateurs. Sans le savoir, je me suis retrouvé juste devant le passage du relais. L’émotion de Colette Besson Les Jeux de 1968 sont retransmis en Mondovision pour 500 millions de spectateurs, les performances y sont pour la première fois mesurées d’une manière entièrement automatique et très précise. Poussé par mon agence, je suis surtout venu pour photographier des athlètes français. Dès le début des épreuves, Colette Besson remporte le 400 mètres en 52 secondes et 3 centièmes. Sur cette double photo, on voit son anxiété dans l’attente du résultat, puis la merveilleuse explosion de joie qu’elle offre à tous les Français en même temps que sa victoire. Ce bonheur d’une intensité rare montre que Colette Besson s’est surprise elle-même, et qu’elle s’est surpassée pendant cette course. Je me souviens surtout qu’elle a su garder le contrôle de ses émotions avant la course et ne pas se laisser impressionner par la foule. Cette nervosité de l’attente, le photographe la connaît aussi car lorsque le trac survient il faut savoir libérer l’énergie tout en la maîtrisant. Une première surprise se produit pendant ces Jeux lors de l’épreuve du saut en hauteur. Jusque-là, nous connaissions tous le traditionnel saut en ciseau. Et voilà qu’un Américain, Dick Fosbury, inventait une autre façon de sauter, en décollant de dos pour franchir la barre. Je me souviens très bien que lors de son premier saut, la foule a éclaté de rire, pensant qu’il s’agissait d’un gag. événement 35 Dick Fosbury invente le Fosbury Flop et bat le record du monde de saut en hauteur avec 2,24 mètres (Mexico, 1968). « En sport, la photo c’est l’éloge de l’instant. Il faut rester modeste face à un sportif qui, en quelques secondes, bat un record. Je suis au service de cette rencontre avec un athlète qui va sculpter la photo. »



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