34 àParis EXPOSITION Les instantanés olympiques de De Tokyo, en 1964, à Moscou en 1980, Raymond Depardon a couvert avec son regard l’histoire du sport et l’histoire internationale. Notre histoire tout simplement. A l’occasion de l’exposition de ses photos – parfois inédites –, qui aura lieu à l’Hôtel de Ville du 6 mai au 28 août, le reporter-photographe revient sur ses moments forts. Dernier passage de témoin lors du relais 4 x 100 mètres de Tokyo (1964). Les Américains seront médaillés d’or. « Tokyo, 1964. C’est mon premier voyage en Asie. J’ai 22 ans et je découvre la photographie sportive. Cela fait quatre ans que je suis photographe. Pour arriver à Tokyo, j’ai fait deux escales car à cette époque le vol passait par le sud du continent pour rejoindre le Japon. Je me suis arrêté en Thaïlande pour faire un petit reportage sur le pont de la rivière Kwaï et à Hongkong. Au début de ces Jeux Olympiques de Tokyo – les premiers pour moi –, j’essayais de comprendre. J’avais acheté un moteur pour appareil photos qui venait de sortir et qui me permettait de ne pas avoir à armer entre deux photos. Je me suis vite rendu compte qu’on ne triche pas avec les photos de sport. Il faut être au bon emplacement et au bon moment pour capter la force qui se dégage de l’athlète. Cette force grandit la photo parce qu’elle montre ce que la télévision ne peut pas rendre : cet instant où le sportif est emporté par sa propre énergie. L’athlète est seul face à l’effort. C’était la première fois, que je photographiais de l’athlétisme. C’est très difficile car il faut toujours devancer l’action, mais j’y prends un grand plaisir, au départ comme à l’arrivée. Il y a beaucoup de photos ratées pour peu de réussies, mais le challenge en vaut la peine. Il n’y a rien, dans cette discipline, en dehors de l’être humain qui fait un effort. Je suis très fier de cette image, au dernier passage du |