ActualitéIldossier 8IlàParisIltrimestriel décembre 2006 d’une filière de développement durable. Les candélabres des Maréchaux doivent être restaurés et réaffectés sur d’autres chantiers. » Les nouveaux éclairages créés par Louis Clair consomment également moins d’énergie. Pour la végétation, c’est un second souffle. Plus de 1000 arbres ont été plantés, dont près d’un tiers sur les voies transversales au tracé. « Le patrimoine végétal préexistant a été maintenu et renforcé, pour créer un boulevard jardiné », explique Benjamin Le Masson, responsable des plantations à la Mission tramway. De nouvelles essences ont rejoint les marronniers et autres micocouliers. Poiriers de Chine près du pont du Garigliano (15 e) , cerisiers et paulownias à la porte de Versailles (15 e) ou magnolias kobus à la porte d’Orléans (14 e). De petits arbres à fleurs aux teintes roses et blanches selon les saisons ont été placés sur les quais des stations. Autre innovation, la plate-forme engazonnée qui accueille le tramway. Doté d’un arrosage automatique, ce gazon absorbe les vibrations des rames. « C’est reposant de la verdure en pleine ville », apprécie Fabien, 31 ans qui empruntera bientôt le T3 pour rejoindre la porte d’Ivry (13 e). Des prairies fleuries, mélangeant 33 espèces, agrémentent aussi le parcours, notamment à la Poterne des Peupliers. ■ Un atout pour la vie économique L’arrivée des rames du T3 est attendue par les commerçants. « C’est très positif pour mon commerce, se réjouit Jens Schröder, patron de Holland Bikes sur le bd Lefebvre (15 e). Les villes qui ont adopté le tramway en ont toutes tiré un bénéfice commercial. Les Maréchaux vont devenir les seconds Champs Elysées. » La Ville de Paris, consciente des nuisances causées par le chantier, a créé et financé avec la RATP une Commission de règlement amiable. Plusieurs dizaines de commerçants ont ainsi été indemnisés, selon l’ampleur du préjudice subi. Au total, plus de 250000 euros ont été versés à titre d’indemnisation par la RATP et la Mairie de Paris. Dossier complet sur www.tramway.paris.fr 56000 m 2 de pavés CHANTIER Des pavés au millimètre José Cerqueira, chef de chantier chez Linea BTP, est l’un des hommes de l’art de l’aménagement des Maréchaux. C’était son troisième tramway après Strasbourg et Nantes. Sa spécialité : le pavé. Assisté d’un aide, José a posé à la main plusieurs milliers de pavés sur les voies bordant la plate-forme du T3. Au total, 56 000 m 2 de pavés ont été installés par l’ensemble des équipes. « Un travail de précision au millimètre près, détaille le compagnon. Impossible de faire cela à la machine. » Soucieux de respecter le dessin de l’architecte, il a veillé aux alignements des précieux pavés. Mémoires de l’histoire parisienne, les pavés ont été récupérés sous les anciennes voies des Maréchaux, coupés en deux et recyclés. « Certains datent de la guerre de 1870 », s’étonne José. Son dernier pavé posé sur les abords du T3 ? « J’y ai gravé mes initiales », confie-t-il. Le lieu exact, lui seul le connaît. HISTOIRE Des fortifs au T3 Le territoire aux portes de Paris a d’abord été une route militaire longeant l’enceinte fortifiée construite en 1840 par Adolphe Thiers. En 1860, Paris étend son territoire jusqu’au bord de ces fortifications, grâce à l’annexion de communes proches. Non bâtie, la zone des « fortifs » s’étend entre la capitale et sa banlieue. Les années 1920 marquent la naissance des boulevards des Maréchaux et l’aménagement d’équipements sportifs et scolaires, mais aussi des premiers logements sociaux, les HBM (Habitations à bon marché). Plus de 1000 km de voies de tramway parcourent alors la Capitale. Victimes du succès de l’automobile, les lignes sont démantelées : le dernier tramway disparait de Paris en mars 1937. 7,9km: le parcours du T3 |