CultureIlévénement Doisneau, la légende photo Avec Paris en liberté,exposition gratuite à l’Hôtel de Ville jusqu’au 17 février,la Mairie de Paris vous propose une promenade dans l’univers du plus renommé des photographes de la capitale. Entre 1932, année où l’Excelsior achète son premier reportage et 1993, sa dernière photo quelques mois avant de s’éteindre, Robert Doisneau aura pris près de 450 000 clichés. A l’image de Willy Ronis, autre photographe humaniste auquel il succède un an après à l’Hôtel de Ville, Doisneau est un précieux révélateur du quotidien des rues de Paris à travers le siècle. ■ Banlieusard éternel Bien qu’habitant à quelques centaines de mètres du périphérique, Doisneau, banlieusard éternel dont la demeure à Montrouge était aussi le studio, gardait un regard émerveillé sur Paris. Sa fille Francine Deroudille est, avec Annette Doisneau son autre fille, commissaire de l’exposition (Atelier Doisneau): « Tous les 28IlàParisIltrimestriel décembre 2006 matins il partait « à Paris » pour travailler, raconte-t-elle. Ce n’était pas le promeneur qu’on imagine. C’était un artisan débordé de commandes. » Bien que possédant une carte de presse, il ne s’est pour autant jamais considéré comme journaliste, encore moins sociologue. Parce qu’il aimait les livres et le dessin, il entre à 14 ans à l’école Estienne, où il obtient un diplôme de graveur lithographe, spécialité qui l’amène à fabriquer des étiquettes. Très vite il participe au démarrage d’un atelier photo dans une agence de pub, puis est pris par André Vignau comme assistant et réalise, à 20 ans, que la photo est un art: « Un autre langage était possible, raconte sa fille. Il croise les frères Prévert, Le Corbusier, Brassaï, il découvre le cinéma russe, l’image… Et décide qu’il veut vivre dans ce monde-là. » Il achète un Rolleiflex et saisit dans les rues tout ce qui lui semble saisissant. Il lui reste à apprendre la technique, ce qu’il fait chez Renault à Billancourt, |